© Pierre Tissot |
« Un changement en prépare un autre », écrivait Machiavel, il y a cinq siècles. Et bien, même de nos jours, cela se vérifie. Pour preuve : qui aurait cru, en octobre, lorsque Sylvia nous présentait sa nouvelle Dinota, que, quelques mois après, David ferait l’acquisition d’une Mousnier, que Luc troquerait son ovni pour une Renard, et que… moi-même, j’allais aussi suivre le mouvement et sauter le pas ?
Après s’être désespérés de me voir revenir, tous les mois, avec la même vielle, mes collègues allaient enfin pouvoir se réjouir (et honte à celui — que je ne nommerai pas — qui m’a dit, un jour, que j’aurai une nouvelle vielle à la Saint Glinglin !). Même si j’ai pris un peu de temps, cette décision bien mûrie était finalement presque prévisible : « le changement, c’est maintenant ! » paraît-il !
C’est donc équipée de neuf que j’arrivais, bien en retard (pour cause de réunion pédagogique), au local.
Et, bien que mon récent achat, tout comme le début du printemps, me portent sur le renouveau, je sentis, en poussant la porte, flotter pourtant dans l’air comme une impression de déjà vu, un souvenir d’une dernière réunion : effectivement, les pirates déjà à bord (Jean Brice, Sylvia et Gilles) bûchaient avec ferveur un branle languedocien, "Ieu sai una cançon", que Daniel Frouvelle nous avait fait découvrir en mars. Un début bien sérieux en somme.
Furent remarqués, pourtant, quelques absents, qui furent bien moins sérieux : Pierre (il s’est aperçu, au moment de partir, qu’il avait des enfants à garder à la maison), Patrice (il s’est aperçu que, finalement, il avait aussi droit à son repas à la maison), Serge (comme d’habitude, on sait plus trop la raison), Luc (physiquement absent).
Bruno arrive peu après moi, et nous entamons l’atelier déconstruction avec tout autant de motivation : une nouvelle mazurka, un rythme avec de nouveaux appuis, les choses sérieuses continuent et chacun tricote des doigts et de la manivelle comme il le peut.
On profite de l’arrivée de Pascal, pour faire une pause bien méritée. On se salue, on échange, on inspecte le nouvel instrument : quelles critiques recevra-t-il du Paratge ? Le jury s’installe : Jean Brice, docteur ès-Kerbœuf, la prend en main et peaufine minutieusement les réglages. Bruno écoute et donne sa bénédiction. Pascal s’applique à la dérégler méticuleusement (entre temps, Jean-Brice, les bras vides, s’enquiert d’une autre vielle à accorder), Gilles quitte le local. Devant cette approbation quasi générale, on procède à l’intronisation : séance photo et tout le rituel, le Paratge des Sirènes, et c’est une première, compte désormais une vielle Kerbœuf.
L’évènement clos, les convives se dispersent et on assiste alors à une formule inédite, où chacun improvise et mène son propre atelier :
Sylvia, munie d’une vielle réglée au poil par Jean-Brice, nous donne une leçon de coups-de-poignet dont chacun reste pantois (c’est pas faux !), Pascal entame le deuxième chapitre de sa leçon de déréglage de vielle, sous mon œil plus que vigilant.
Bruno délocalise son atelier à la Casa Pepe.
Gilles propose un atelier accordéon (?? Si, si ! il a osé !).
Puis, subitement, toutes ces petites formations finissent par se mettre, comme par magie, à l’unisson, autour de l’air de "La fille à cinq deniers", chant de marins repris cette fois-ci par les pirates. Pour sûr, celui qui regrettera le plus d’avoir fait l’impasse sur cette réunion sera certainement Luc. Lui, qui agrémente chacune de nos réunions d’un petit air, entonné toujours sans préavis, qui nous permet d’entrevoir l’étendue de son talent, quel dommage d’avoir manqué ce beau moment !! Et sûrement qu’il nous a manqué, ce soir-là, car chacun y donna de la voix ou de l’accordéon pour avoir coûte-que-coûte notre chanson avant la fin de la réunion. Mais, finalement, ni l’accordéon, ni les performances vocales tentées par Jean-Brice, ne seront parvenus à égaler notre illustre absent !
Un peu désorientés par le changement d’heure et privés encore une fois de notre signal repas, on hésite un moment sur la suite à donner : continuer en chanson ? Poursuivre par les réjouissances gustatives ? Rempiler sur l’atelier confirmé ? Pour ménager le repos de nos voisins du dessus, on passe finalement à table, afin d’éviter de terminer à une heure trop tardive. Le buffet gargantuesque (c’est pas faux !), indigne d’une période de crise, est vite dressé : pizza rabinée (Patrice en avait eu vent !), tourte savoyarde, sardinade, pain, fromages, saucisson, vin, gâteau au chocolat… on ne sait plus où donner de la dent ! C’est toujours à ce moment propice à l’échauffement des esprits, que l’on échange les plus belles carabistouilles. Pour exemple, Bruno, entre une part de tourte savoyarde et un morceau de fromage, crut détenir le scoop de la soirée : Jean-Brice et Pascal ne forment pas un couple marié officiel !! Et je ne m’attarde pas sur les délires de quelques-uns autour du « C’est pas faux ! », que seul un public averti pourrait comprendre, et qui serait bien laborieux à expliquer.
Je m’acquitte ensuite de la mission que m’a confiée Serge : distribution gratuite de CD de Cosconilha. Merci Serge ! Finalement, même absent il pense à nous ! et nous sommes même mentionnés dans une de ses chansons !! Du coup, on lui pardonne un peu d’avoir manqué lesdouze, dix, six, cinq dernières réunions.
Les estomacs bien calés, on reprend des sujets plus sérieux : en l’absence d’un de nos redac'chef habituel, il fallait savoir qui se collerait cette fois-ci à la rédaction de l’Écho. Devant l’enthousiasme général, fut arrêtée la décision qu’en seraient déjà exemptés ceux qui s’activaient déjà toute la journée au service de la Société ; bref, ceux pourvus d’un vrai métier. S’ensuivit alors un tour d’horizon, pour dénicher les glorieux travailleurs qui composent notre association : Serge, Pierre, qui passent leurs journées à se cultiver au musée ? Jean-Brice, qui vit de musique et de vin nouveau ? Marie, qui n’est toujours pas passée à la semaine des quatre jours et demi ? On abandonna vite cette idée, et on dut changer d’argument : c’est à celle ou celui qui apporte au Paratge un nouvel instrument de rédiger l’Écho !
La volontaire ainsi désignée, on se remet au travail avec un autre branle languedocien, "La nostra craba blanca", en vue de notre projet à Albi. Partie après partie, on mémorise, on décompose, on accélère, on ajoute le rythme… lancés comme nous sommes, on sera plus qu’au point pour septembre !
On peut dire que la réunion se termine avec autant de sérieux qu’elle a commencé, et comme la prochaine rencontre tombe le 1er mai, décision est prise qu’en l’honneur de la Fête du Travail, on travaillera d’arrache-pied, sans auberge espagnole, et ce dès 14 heures ! Reste à savoir si cette idée se concrétisera…
Après s’être désespérés de me voir revenir, tous les mois, avec la même vielle, mes collègues allaient enfin pouvoir se réjouir (et honte à celui — que je ne nommerai pas — qui m’a dit, un jour, que j’aurai une nouvelle vielle à la Saint Glinglin !). Même si j’ai pris un peu de temps, cette décision bien mûrie était finalement presque prévisible : « le changement, c’est maintenant ! » paraît-il !
C’est donc équipée de neuf que j’arrivais, bien en retard (pour cause de réunion pédagogique), au local.
"Réunion pédagogique" pour Marie (avec Alice) au festival Boulegan a l'ostal. La preuve, dans les pages people de Trad'Magazine © Trad'Magazine |
Et, bien que mon récent achat, tout comme le début du printemps, me portent sur le renouveau, je sentis, en poussant la porte, flotter pourtant dans l’air comme une impression de déjà vu, un souvenir d’une dernière réunion : effectivement, les pirates déjà à bord (Jean Brice, Sylvia et Gilles) bûchaient avec ferveur un branle languedocien, "Ieu sai una cançon", que Daniel Frouvelle nous avait fait découvrir en mars. Un début bien sérieux en somme.
Furent remarqués, pourtant, quelques absents, qui furent bien moins sérieux : Pierre (il s’est aperçu, au moment de partir, qu’il avait des enfants à garder à la maison), Patrice (il s’est aperçu que, finalement, il avait aussi droit à son repas à la maison), Serge (comme d’habitude, on sait plus trop la raison), Luc (physiquement absent).
Bruno arrive peu après moi, et nous entamons l’atelier déconstruction avec tout autant de motivation : une nouvelle mazurka, un rythme avec de nouveaux appuis, les choses sérieuses continuent et chacun tricote des doigts et de la manivelle comme il le peut.
On profite de l’arrivée de Pascal, pour faire une pause bien méritée. On se salue, on échange, on inspecte le nouvel instrument : quelles critiques recevra-t-il du Paratge ? Le jury s’installe : Jean Brice, docteur ès-Kerbœuf, la prend en main et peaufine minutieusement les réglages. Bruno écoute et donne sa bénédiction. Pascal s’applique à la dérégler méticuleusement (entre temps, Jean-Brice, les bras vides, s’enquiert d’une autre vielle à accorder), Gilles quitte le local. Devant cette approbation quasi générale, on procède à l’intronisation : séance photo et tout le rituel, le Paratge des Sirènes, et c’est une première, compte désormais une vielle Kerbœuf.
Leçons de coups-de-poignet, par Sylvia (de face). Sans doute les fruits de ce stage avec Philippe Mousnier et Pascal Lefeuvre © Diatou |
Puis, subitement, toutes ces petites formations finissent par se mettre, comme par magie, à l’unisson, autour de l’air de "La fille à cinq deniers", chant de marins repris cette fois-ci par les pirates. Pour sûr, celui qui regrettera le plus d’avoir fait l’impasse sur cette réunion sera certainement Luc. Lui, qui agrémente chacune de nos réunions d’un petit air, entonné toujours sans préavis, qui nous permet d’entrevoir l’étendue de son talent, quel dommage d’avoir manqué ce beau moment !! Et sûrement qu’il nous a manqué, ce soir-là, car chacun y donna de la voix ou de l’accordéon pour avoir coûte-que-coûte notre chanson avant la fin de la réunion. Mais, finalement, ni l’accordéon, ni les performances vocales tentées par Jean-Brice, ne seront parvenus à égaler notre illustre absent !
Un peu désorientés par le changement d’heure et privés encore une fois de notre signal repas, on hésite un moment sur la suite à donner : continuer en chanson ? Poursuivre par les réjouissances gustatives ? Rempiler sur l’atelier confirmé ? Pour ménager le repos de nos voisins du dessus, on passe finalement à table, afin d’éviter de terminer à une heure trop tardive. Le buffet gargantuesque (c’est pas faux !), indigne d’une période de crise, est vite dressé : pizza rabinée (Patrice en avait eu vent !), tourte savoyarde, sardinade, pain, fromages, saucisson, vin, gâteau au chocolat… on ne sait plus où donner de la dent ! C’est toujours à ce moment propice à l’échauffement des esprits, que l’on échange les plus belles carabistouilles. Pour exemple, Bruno, entre une part de tourte savoyarde et un morceau de fromage, crut détenir le scoop de la soirée : Jean-Brice et Pascal ne forment pas un couple marié officiel !! Et je ne m’attarde pas sur les délires de quelques-uns autour du « C’est pas faux ! », que seul un public averti pourrait comprendre, et qui serait bien laborieux à expliquer.
Les potins people (bis) : au festival Boulegan a l'ostal, Jean-Brice échange sa Siorat contre… une Dinota © Sylvia |
Je m’acquitte ensuite de la mission que m’a confiée Serge : distribution gratuite de CD de Cosconilha. Merci Serge ! Finalement, même absent il pense à nous ! et nous sommes même mentionnés dans une de ses chansons !! Du coup, on lui pardonne un peu d’avoir manqué les
Les estomacs bien calés, on reprend des sujets plus sérieux : en l’absence d’un de nos redac'chef habituel, il fallait savoir qui se collerait cette fois-ci à la rédaction de l’Écho. Devant l’enthousiasme général, fut arrêtée la décision qu’en seraient déjà exemptés ceux qui s’activaient déjà toute la journée au service de la Société ; bref, ceux pourvus d’un vrai métier. S’ensuivit alors un tour d’horizon, pour dénicher les glorieux travailleurs qui composent notre association : Serge, Pierre, qui passent leurs journées à se cultiver au musée ? Jean-Brice, qui vit de musique et de vin nouveau ? Marie, qui n’est toujours pas passée à la semaine des quatre jours et demi ? On abandonna vite cette idée, et on dut changer d’argument : c’est à celle ou celui qui apporte au Paratge un nouvel instrument de rédiger l’Écho !
La volontaire ainsi désignée, on se remet au travail avec un autre branle languedocien, "La nostra craba blanca", en vue de notre projet à Albi. Partie après partie, on mémorise, on décompose, on accélère, on ajoute le rythme… lancés comme nous sommes, on sera plus qu’au point pour septembre !
On peut dire que la réunion se termine avec autant de sérieux qu’elle a commencé, et comme la prochaine rencontre tombe le 1er mai, décision est prise qu’en l’honneur de la Fête du Travail, on travaillera d’arrache-pied, sans auberge espagnole, et ce dès 14 heures ! Reste à savoir si cette idée se concrétisera…
Superbe, j'ai l'impression d'y être.
RépondreSupprimerE ben Marie pour un coup d’essai c'est un coup de maitre ou de maitresse devrai-je dire. Tu nous a pondu un bien bel Echo des Sirènes... génial !!!!
RépondreSupprimerFélicitation.
OU OU AH AH Bel article.....
RépondreSupprimerSuper !!!! un rédacteur je dirais une rédactrice en plus, il faudra bien se tenir maintenant.....,on dit toujours jamais 2 sans 3 et voilà c'est fait..
Bravo Marie bonne continuation.
je te soutiens fortement...