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mercredi 30 octobre 2013

Hrokkur, vielle à roue islandaise

En ce pénultième jour du mois d'octobre, où nous fêtons les Bienvenue, rien d'anormal à vous présenter une nouvelle vielle à roue, invention d'un doux-fêlé qui a son atelier aux antipodes de notre île d'Agde. Et puis, après l'article précédent qui vantait les qualités d'une vielle dans le moteur, il était aussi obligé de promouvoir des transports plus écologiques ; sans quoi, notre fidélité intellectuelle à Julos Beaucarne en aurait honteusement souffert.

Joe Mariglio a travaillé sur une nouvelle conception de notre archet mécanique millénaire. Grâce à quelques conversations intimes avec Berglind María Tómasdóttir, artiste multi-tout-ça avec plein d'accents non-homologués sur ses voyelles, il a sculpté avec passion pour atteindre le must. Pas peu fiers du résultat, ils décidèrent de nommer le fruit de leurs noces : hrokkur.
Hrokkur, vous l'aviez entendu, est un jeu-de-mots, en islandais. Un mélange entre les mots "rokkur", qui signifie rouet, et "hrok", pour rock'n'roll (pour les plus jeunes, voir ce mot). Comme on l'aura deviné, le hrokkur est un lointain descendant de la vielle à roue ; vous savez, ce vieux machin dont on s'entiche, à Agde. Mais là, les matériaux sont récupérés, recyclés, à partir d'objets tombés dans une marmelade de désuétude : non pas un bateau et un moulin à café, mais une guitare et un vélo — c'était couillon, même Louvet n'y avait pas pensé !

Veinard(e)s, vous avez, ici, la première sortie officielle du hrokkur, au sein d'un ensemble constitué par Berglind María Tómasdóttir (flûte, voix, hrokkur), Adam Goodwin (contrebasse), Leah Bowden (batterie) et Phil Skaller (claviers). Ne cherchez pas Frankie Martin, c'est lui qui filme tout ça.


Ce titre est interprété dans le cadre d'une performance réalisée en février 2012, au UCSD CPMC Theatre de San Diego, en Californie. Lors, bien sûr, il y a un charmant petit côté nail art qui n'échappera pas à nos sirènes, mais c'est très inspiré, tout au moins autant que lorsque le Paratge, entre deux exercices, se concentre au temps de l'auberge espagnole : il y a du sensuel, du charnel.
Le coup-de-poignet n'est pas encore franc, les appoggiatures hésitent à imposer de forts impacts, mais rien que ce son de bourdons nous autorise à classer cet instrument au Paradis des essais les plus loufoques autour de l'imaginaire de la vielle à roue.

Et puis, sur ce thème, "I'm an Island", avouez quand même que Berglind María Tómasdóttir a des airs de René Zosso déguisé en fée bleue (qui a dit « en schtroumpfette » ?)…


Pascal.

jeudi 17 octobre 2013

Vielles, etc. octobre 2013

Millevaches et Combrailles, les beaux pays… pour une 14e édition de Vielle etc.
À Fernoël (Puy-de-Dôme) et St-Georges Nigremont (Creuse), les 19 et 20 octobre prochains, ça va vieller grave (et dans les aigus, aussi) !

Avec les musiciens des groupes Morvan Trio, Électron Libre(s), Trio Ménoline, Diat's Drôle, ainsi que la participation de sonneurs festivaliers. Concerts, bals, bœufs, mais aussi stage de danse du Morvan avec Raphaël Thierry, stands de luthiers de vielles à roues, balade avec Olivier Durif, etc.

Vielle etc. : une nouvelle manière d’entendre la musique au pays, une échappée salutaire vers de singulières harmonies, un nouvel appétit pour nos traditions revisitées.
La vielle, avec son identité enracinée dans la mémoire des Combrailles et du Plateau de Millevaches, mais aussi la vielle au milieu du monde des musiques populaires contemporaines. C’est tout l’enjeu et le pari de musiques traditionnelles incarnées dans un Massif Central d’aujourd’hui. Rassembler les publics, impliquer et solidariser les territoires, bouger les lignes des chapelles musicales, Vielles etc. apporte sa pierre à l’édifice avec une programmation qui continue à faire connaître le patrimoine de ces musiques, mais qui implique aussi la novation, les musiques nouvelles et l’énergie du son « actuel ».

Est-il si loin le « Poupet », vielleux mythique de notre paysage des hautes terres marchoises ?



Une programmation réalisée, avec la complicité artistique de Patrick Bouffard.

Renseignements :
tél Crmtl 05 55 27 93 48 | tél Amta 04 73 64 60 00
www.crmtl.fr | www.amta.fr

mercredi 9 octobre 2013

Une vielle dans le moteur

Octobre, le Salon Mondial de l'Automobile s'annonce !
Dans notre rubrique La Veuve Poignet, nos experts en soupapes (donc plutôt anticléricaux) se sont penchés sur tous les modèles, des plus classiques aux plus tendances, et dressent un état des lieux précis et concis des besoins des conducteurs d'aujourd'hui.

Il y a les jeunes, qui ne jurent que par les sportives, sorties des garages Siorat, Mousnier, Grandchamp, Kerbœuf ou Dinota. Il y a les adeptes des modèles tous terrains, qui veulent faire St-Chartier, Gennetines, Anost et Paris-Dakar, dans la foulée ; la Jacky tuning exclusivité Chougnard® s'impose alors. Il y a les indécis, qui optent pour le vintage assorti d'un effet art and design, et qui filent chez Joël Traunecker, mécanicien hors pair, qui roule, comme chacun le sait, dans d'authentiques véhicules sans âge. Et ceux qui rêvent de la citadine parfaite, avec la direction de chez Bleton, le moteur de chez Boudet, la boîte de chez Engles, des jantes chromées de chez Renard et un lecteur dvd sous le plumier (en option) pour les longs trajets.

Mais il y a aussi les collectionneurs, les Dominique Regef, qui n'échangeraient rien de neuf contre leur tacot, une légendaire et brillante Pimpard. Les Pascal Lefeuvre, qui ont besoin d'un monospace à roue motrice pour traverser la Méditerranée. Les inconditionnels de l'assistance électro, les Marc Anthony et Gilles Chabenat, avec compteurs de tours intégrés, écrans rappels de vidanges tous les 30.000 coups. Les so british Nigel Eaton, qui ne voyagent qu'avec de vraies anglaises ; dans le même genre, les Patrick Bouffard, qui ne se sépareront jamais de leur magnifique traction avant. Les François Hadji-Lazaro, qui se fichent bien de savoir si leur guimbarde va les conduire de festivals en festivals sans couler une bielle, du moment que la peinture rose bonbon est d'un bel éclat. Ceux qui préfèrent les cabriolets, les Yann Gourdon (coupé) et les Romain Baudoin (berline). Hors-catégories, les Grégory Jolivet, qui ne se déplacent qu'en planches à roulettes, et, bien entendu, les Valentin Clastrier, qui assument parfaitement de ne pas acheter français.

Et il y a les bienheureux, qui roulent en Belle Américaine. La Classe…


Quitte à avoir une vielle dans le moteur, si vous avez une petite R8 Gordini, bleu France avec double bande blanche sur la table, des ouïes en forme de projecteurs 200 mm, soprano à deux chanterelles à l'unisson et quatre cylindres…


Pascal