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mardi 28 janvier 2014

Jeux olympiques : le Super-G en vielle à roue

C'est sûr, nos vielles à roue souffrent beaucoup de la chaleur, de l'humidité, de cette météo affreuse qui caractérise notre belle région du Sud de la France. Et par temps de marée, sur l'Île d'Agde, inutile de vous expliquer, c'est une galère sans nom pour régler l'instrument au diapason : les bourdons ronflent, les chanterelles crissent, la corde trompette ressemble à tout sauf à de la musique — on en viendrait presque à regretter de ne pas jouer de la cornemuse… 

Sur le Blog qui a du chien — rebaptisé, pour l'occasion, le Blog qui a du schuss —, notre rubrique La Veuve Poignet est là pour vous guider. Pour vous aider à trouver LA solution. Sachez donc, que pour jouer de la vielle à roue dans les conditions optimales, il n'y a guère d'idées, il faut se produire en terrain propice au jeu plein et parfait.
Rémy Gastambide, précurseur du jeu extrême de la vielle à roue, une sorte de Jean-Claude Killy de la musique trad, nous démontre que pour lutter contre le climat chaud et pisseux des bords de notre Méditerranée, il faut, tout simplement, vieller au sec et au froid, par un temps où il ne fait, pensions-nous, pas bon mettre un chien dehors.




Merci à Rémy, pour cette nouvelle leçon de vielle à roue : « c'est en faisant n'importe quoi (mais avec une vielle à roue !), qu'on devient n'importe qui ! »

Si vous n'avez pas encore votre forfait Pistes noires, c'est maintenant ou jamais. En place pour la deuxième !


Pascal

dimanche 19 janvier 2014

2014 : tornat nec mergitur !

Ce jour de l'An 2014, à 14h14 précises, sous les ancres (encres ?) de notre vielleur-dessinateur-latiniste, Pierre Tissot, le onztet du Paratge des Sirènes [Bruno, Gilles, Jean-Brice, Marie, Michèle, Pascal, Patrice, Pierre, Serge, Sylvia, Thierry], sous la gouvernance de Monsieur le Président, souhaite ses meilleurs vœux pour 2014 aux vielleuses, vielleurs, musiciennes, musiciens, danseuses, danseurs, et à toutes et à tous !



jeudi 16 janvier 2014

À vendre : vielle Tassin et vielle Nigout

Vous recherchez la vielle de vos rêves secrets ? Une Pajot, une Pimpard, une Nigout, une reluisante Chougnard® d'époque ?
Cette page est pour vous. Ici, vous trouverez l'instrument désiré. La vielle à roue tant attendue. N'hésitez pas !
Mais attention, un seul conseil délivré par le Paratge des Sirènes avant le grand saut : une vielle, c'est comme un aquarium d'eau douce ; son entretien est un engagement impitoyable, la moindre erreur est fatale au biotope de l'instrument. Lors, vielleuse, vielleur, qui allez acquérir votre première boîte à roue, ne négligez pas les soins et les sentiments donnés à l'animale. Coton, colophane, changement de cordes le dimanche, huile d'olive bio pour la manivelle, bicarbonate de soude pour le clavier, redoublez d'attention envers votre nouvelle protégée. Ou alors, jouez de la cornemuse !
Testés au banc des vielleuses et vielleux du Paratge, voici les détails des instruments nouvellement en vente.

Et, ce mois, juste après les fêtes de la Noël, deux instruments des XIXe et XXsiècles passés, cédés par des amis à notre chère Mère-Noël, la bien-nommée Sylvia.

Vielle à roue Pascal Tassin
Année 1986.
À vendre, cause double emploi, excellente facture, vielle de caractère, modèle unique.
De nombreux bals et concerts à son actif.
Sonorité claire, chantante, sonnante, puissante.
Parfait état.
Table palissandre, décor en dentures d'os.
Corps de luth et clavier tout érable ondé.
Clavier impeccable, pas de jeu.
Tête en érable, modèle XVIIIe siècle "homme à chapeau".
Chevilles mécaniques.
Sautereaux montés d'origine sur boulonnerie (pas de sautereaux qui tournent, limitation des parasites de son).
Sonorisation par cellule, sortie XLR.
Caisse rigide (prix neuf environ 200 euros).
Ceinture de dos cuir.



Prix : 3700 euros, à débattre
Contact : leparatge [a] gmail.com
Famille Nioulou — tél 03 85 34 16 04
> Vendue !



Vielle à roue Nigout
Année 1880/85.
À vendre, une très belle vielle Nigout en Ré.
Fabriquée en 1880/1885, en état de fonctionnement.
Cette vielle a sans doute été jouée par… Marc Chevrier, excusez du peu !


































Prix : 6000 euros.
Contact : leparatge [a] gmail.com
> Vendue !



Pascal.

mercredi 8 janvier 2014

L'Écho des Sirènes, décembre 2013

© Pierre Tissot
En ce début décembre, tout commença sur les berges du Canal du Midi. Don Jibé et votre serviteur, case à vielle sur le dos depuis le quai, appelaient Robert, le maître de la Barque de Poste amarrée à Agde. Il fallut se rendre à l'évidence, Robert nous avait posé un lapin. Je ne connais point les us et coutumes de la marine d'eau douce, mais dans celle d'eau salée, le lapin est proscrit des ponts.

Une silhouette se dirigeait vers nous. Gilles, portable à l'oreille, en grande conversation avec Robert, nous apprit qu'en rade avec sa caisse, il sortait les rames pour trouver une dépanneuse du côté du Vigan. Nous décidâmes de rallier la Rue de l'Amour et son garage à vielle. Faut dire que le mauvais œil, le frère inversé de celui peint à la proue des galères grecques, avait frappé le Paratge des Sirènes. Jugez plutôt, outre Robert en rade, Thierry et Marie, en surcharge de travail, chacun dans sa catégorie, avaient décliné l'appel des sirènes de décembre ; Pascal, pris en otage par sa descendance, ne pouvait descendre sur Agde, accompagné d'un Patrice qui, comptant sur le véhicule dudit père de famille, ne pouvait se véhiculer jusqu'à nous ; Serge, toujours perdu dans un vortex depuis septembre, ne nous était pas rendu pour ce 6 décembre ; quant à l'inoxydable, l'invincible, l'indécrottable, l'inénarrable, l'irremplaçable Sylvia, un blocage des cervicales (une prise de tête, en langage commun) la paralysait chez elle. Décembre était en creux, ce que novembre fut en bosse.

Qui restait-il après cette hécatombe ? Et bien, les deux velus de la berge : Don Jibé et moi. Ce, pour commencer, car rejoints, plus tard, par le pèr'Bruno. Et pourtant, pourtant, c'est bien à quatre qu'eut lieu ce nouveau rendez-vous. Non pas que Gilles sangla sa vielle pour nous rejoindre, non point, pas plus que M. le Directeur, qui vint nous tenir compagnie jusqu'au casse-croute ne se mit à la vielle à roue.
Ce premier mercredi, a accueilli une nouvelle vielleuse, Lydie, qui du haut de ses vingt ans est venue redescendre la moyenne du par âge. Si elle en est à ses débuts pour le moulin à poivre, il n'en est pas de même pour le diato, qu'elle pratique depuis longtemps. Du coup, elle profita d'un atelier individuel avec deux, puis trois compères viellisteurouïste, pour la guider dans ses premiers tours. Une Lydie qui a l'air bien motivée, pour preuve il semble qu'elle ait lu tous les articles du blog du Paratge (après ça, le bizutage à la Chougnard® faisait pale figure).

Du haut de ces vingt ans, les siècles de la Chougnard sont contemplés © Jean-Brice

Puis finalement, dédouanés du déroulement habituel des ateliers puisqu'il n'y avait que nous quatre, on y est allé en roue libre sans pinces à vélo. On a discuté de l'Agathois, le fameux couteau dont l'un des créateurs, le Bruno, pour ne pas le nommer, nous apporta deux exemplaires, puis ce dernier nous a appris une bourrée qui me titillait l'oreille depuis notre dernier Paratge. On a discuté position des doigts sur le clavier, tant il est vrai que la vielle est un instrument hors norme, qui en tant que tel permet à chacun d'avoir sa philosophie dans ce domaine.

Bruno Priez, Aimé Catanzaro, Pascal Morin, les trois papas de L'Agathois © DR

Le pèr'Bruno nous a ressorti un vinyle de La Bamboche, avec une couverture superbement illustrée par Sabatier, que je ne me suis pas lassé de détailler. Entendre un maître luthier ès cornemuse, M. Blanc, à la vielle, est une curiosité et un plaisir quand on n'a pas l'âge et la riche expérience de mestre Priez.
Puis nous avons tranquillement continué devant quelques bouteilles, de la charcuterie et la désormais rituelle pizza de Giovanni-Briceotti, et fini la soirée en regardant des vidéos de Mongols jouant de la guimbarde électrique et acoustique, un pur délire. Ainsi se terminait, sur la pointe des pieds, cette année 2013 pour le Paratge.

A l'an qui vient.


Pierre