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dimanche 22 juin 2014

L'Écho des Sirènes, mai 2014

© Pierre Tissot
Ce coup-ci, c'est la bonne, à quatorze heures pétantes, je retrouve Don Jibé à la Casa Pépé — un des sponsors officiels du Paratge — pour prendre un café presque italien, dans un cadre qui, par les temps qui courent de classement patrimonial intempestif, ressemble à un écomusée du bistrot agathois. On tchache avec Aymé, le pacha du comptoir, on voit passer une ou deux figurrrres, et puis on s'éclipse pour nous rendre Rue de l'amour.

Pour mai, le salon de coiffure se transforme en salon de toilettage canin. En effet, c'est aujourd'hui le tant attendu atelier de fabrication de chiens. Mestre Bruno nous a préparé une bonne quinzaine de gabarits, après nos discussions nombreuses. Gilles est à l'ouverture, pour nous donner les étaux ; nous voilà à pied d'œuvre.

Gabarits de chiens, pure souche et pure race © Sylvia

Intéressons-nous au salon à moitié plein et non à celui à moitié vide. Pecaire ! en terme d'habitués, il n'y a pas foule ; il suffit juste d'ajouter, à notre duo, l'indétronable Sylvia, et on a fait le tour de la question. La surprise vient de deux viellisiteurs (i.e. vielleux, qui nous rendent visite), arrivés de leur Provence : Juliette et Jean-Pierre, respectivement en Siorat et Boudet. Nous les invitons à cet atelier surprise ; je tente, avec quelques schémas, d'expliquer à tout le monde ce que j'ai pu comprendre du taillage de la bête, puis, tous à nos cutters, limes et papiers de verre, c'est parti pour un tour !

Bien taillée (er ?) la bête © Sylvia
Cutters limes et papier de verre, c'est parti ! © Sylvia











Ça scie, ça coupe… aïe !! © Sylvia
Juliette et Pierre… aïe !!! © Sylvia












Jean-Pierre, en boudésien averti, a apporté ses ébauches. Ça taille, ça scie, ça coupe — parfois les doigts —, nous entamons, d'ailleurs avec Jean-Pierre, nos pouces, et un concours de poupées. Jibé, en bon cancre, fait semblant de ne pas comprendre (heureusement, il aura l'occasion de se rattraper dans un stage à venir, mais ceci est une autre histoire). Juliette est appliquée, Sylvia est désorientée mais prend cela avec philosophie : « Bof, moi, pour le bricolage, j'ai deux mains gauches ! » — c'est curieux, en ce qui me concerne, c'est plutôt pour la vielle et je n'en ai qu'une. Je constate, avec dépit, que je n'ai pas, mais alors pas du tout, le talent d'ubiquité, mes tentatives de bilocation échouent lamentablement, et je me perds de l'un à l'autre dans des explications toujours plus confuses. Heureusement, l'ambiance est bonne, et Marie finit par arriver, talonnée de près par Max.

C'est le signal du début de l'atelier ; je ne dirai pas initiation puisqu'il n'y aura pas initiation, pas de celui de décontraction, puisque Bruno court d'autres aventures, pas plus que de confirmé étant donné que Patrice et Pascal ne pourront nous rejoindre. Basta ! on a des invités, qu'à cela ne tienne, on la joue tranquille et détendue, et les heures qui vont suivre seront un échange de morceaux et d'anecdotes.
Nous montrons ce que nous faisons à Jean-Pierre et Juliette, ils nous font écouter leur duo et des compos, nous échangeons des façons de faire des histoires, en gros, nous nageons en plein esprit du Paratge, dommage que les autres ne soient pas là.

Échanges tranquilles, anecdotes, invités, auberge espagnole : c'est l'esprit Paratge © Sylvia

Puis, l'espagnole auberge nous appelle ; nous nous attablons et continuons, après les morceaux, la discute. On y parle luthier et relativité des rapports des uns et des autres, Jean-Pierre nous raconte sa rencontre avec la vielle qui est bien cocasse, et c'est un peu un Pèr' Bruno provençal qui nous enchante de ses histoires. Comme d'habitude, bons mots et blagounettes fleurissent ; malheureusement pour moi, je ne les ai pas retenues, comparatgeaïre qui lisez ces lignes et qui y furent, n'hésitez pas à pallier ma mémoire défaillante dans vos commentaires.


Pierre

jeudi 12 juin 2014

L'Écho hors-série : stage avec Anne-Lise Foy, mai 2014

© Pierre Tissot
Il n’est pas dans mon propos de faire de l’ombre à l’indémodable Sylvia — qui est de tous les stages, ou presque, de vielle à roue de France et de Navarre, et qui, si elle n’avait connu un triste évènement, aurait été des nôtres —, mais il me faut relater le stage de Colombières-sur-Orb avec Anne-Lise Foy.

Dans le cadre du festival itinérant occitan Mai que mai 2014, l’intitulé tournait autour de la bourrée à trois temps.
En début d’après-midi, nous nous retrouvions dans ce charmant village de la vallée de l’Orb. En comité somme toute restreint, quatre, et… 100 % Paratge des Sirènes ! Il faut dire que, par chez nous, la vielle à roue est un peu l’instrument traditionnellement loufoque.
Marie, Max, Jean-Brice et moi-même accueillions Anne-Lise avec un mélange de timidité et d’admiration : pensez-donc, un stage avec Anne-Lise dans l’Hérault, c’est peu courant. Quelques mots, un café plus tard, nous voilà assis en cercle. Tout en oreilles, parce que trois heures de stage, c’est beaucoup et c’est surtout peu, particulièrement quand on est des affamés de conseils.

Anne-Lise Foy © Frédéric Wojcik

Comme à l’accoutumée, je surprends avec ma manivelle du « mauvais » côté et, puisqu’il en faut un pour commencer à ne pas faire comme il faut, je m’y colle. Pas compris qu’on jouait plein jeu, ridicule avec mon unique chanterelle, je pose comme un gourd des cordes désaccordées sur ma roue, ce qui fait dresser les cheveux d’Anne-Lise, et nous voilà partie dans une chorégraphie avec d’un côté un doigt pointé plus ou moins vers le haut ou le bas et, de l’autre, un stagiaire suant et tournant ses chevilles à bain d’huile comme pour trouver la fréquence de Radio Londres. Le tout, sous le regard qui goguenard, qui compatissant, de mes compagnons de roue. Puis, c’est au tour de Max de proposer à Anne-Lise un voyage préhistorique avec un tourne à gauche. C’est dans ces moments-là, que je me dis que… c’est beau une oreille !

Après cette entrée en matière, Anne-Lise nous propose une bourrée qui, n’ayant pas l’heurt de plaire à Max, se transforme en saucisson, tant il est vrai que la charcuterie auvergnate mérite aussi le détour. Nous apprendrons, au cours de ces trois heures, pas mal de choses, le tout dans un silence de cathédrale. Car, en bons stagiaires qui veulent repartir la musette pleine (calmez-vous, les cornemuseux !), c’est dans un silence studieux que nous accueillons toutes les propositions d’Anne-Lise Foy. Du coup, elle a un peu l’impression de faire des blagounettes dans un symposium de pince-sans-rire ou un ramassis de manches à balai dans le…
Bref ! ça mouline avec sérieux, Jibé nous joue avec brio le rôle de chouchou, toujours dans les bonnes grâces, pour se rattraper de l’atelier chien où il fut infernal.

Cafés, clopes, petites discutes et re-vielle, les heures filent à une allure vertigineuse, si bien qu’on se sépare en se disant qu’on aurait bien fait un stage plus long.
À moins que notre initiatrice ne veuille plus d’une brochette de schtroumpfs à lunette (surtout Jibé), ce n’est que partie remise.


Pierre

dimanche 8 juin 2014

Vielle à roue Dinota, à vendre

C'est dimanche et vous filez en quête du vide-grenier de votre canton, pour dénicher la vielle de vos rêves. Une Pajot, une Pimpart, une Nigout, une reluisante Chougnard® d'époque ?

Entre les moulins à café Peugeot et les épinettes sans roue, vous avez, enfin, repéré le stand où de jeunes gens qui ne savent rien à l'art et à la poésie sonore se débarrasse d'une machine infernale qui prenait poussière dans les combles de cette vieille maison de village achetée en viager il y a si longtemps.

Testés au banc des vielleuses et vielleux du Paratge, voici les détails d'un instrument nouvellement en vente et conseillé par Sylvia.


Vielle à roue Dinota
Vielle soprano, en corps de guitare
Table et caisse marron,
Plumier, cache-roue, chevalet et pommeau clairs
Tête sculptée, fleurs sur le plumier
Deux chanterelles, une mouche, une trompette,
deux bourdons, quatre cordes sympathiques
Sans système d'électrification
Housse et sangle, en sus





Prix : 2600 euros.
tél 06 25 73 19 00
Contact : leparatge [a] gmail.com