« Les enfants, faites
vos valises, on Paratge en vacances ! »
Pendant que le camp des
juilletistes avait les orteils en éventail, celui des aoutiens les glaçons dans
le pastis, les paratgeaïres — entre tournées, concerts pour certains, saison
estivale et visites pour d'autres, soufflet d'accordéon pour le dernier (par
conséquent le premier lors de l'Apocalypse) — mettaient au point les derniers
préparatifs pour un attentat et se déplaçaient vers Rodez.
Arrivée la veille pour
Jibé et ièu, qui faisait connaissance
avec les connaissances du premier (pute borgne, il en a des connaissances !).
Arrêt à tous les stands, petit verre par ci, petit gobelet par là, inauguration
ici, dégustation de cervoise du cru là, et pour finir, Piero ne sachant plus si
je crèche ici ou là. Je rentre par une route en lacet à pas d'heure, ce qui me
permet de marcher droit, sans mes clés de voiture. Heureusement, malgré un
grammage important et une danse de population dense, Jibé les retrouvait et me
permit une nuit réparatrice avant l'action du lendemain.
Justement, nuit se passe,
le jour J, tout le monde arrive par petits groupes (pour tromper la DGSE, les RG, Interpol, etc.). Tout le
monde… sauf Marine qui, au risque de retourner le couteau dans la plaie, ne
pouvait nous rejoindre pour cause de colo.
Heureux de se voir entre
conspirateurs, nous déambulâmes avant de nous retrouver devant un bon plat de
paella, de nouilles grasses et un truc qui selon la truffe expérimentée de Jérôme
avait tourné (ce qui ne gêne en rien les sectateurs de la manivelle que nous
sommes). Une fois ce roboratif repas dans nos panses, nous allâmes taquiner de
la roue sur le gazon, rejoins par un Philippe — ou Philou, si j'étais de ses
intimes. Ils assuraient, avec Pascal, une série de bons mots et de piques qui
font dire aux étrangers « Ach
Gertrud, foilà l'esbrit vranzais ! »,
pendant que d'autres réglaient les boites
à pile qui font du bruit (en sioux ; ampli, en français contracté). Je constatais avec dépit le peu de
t-shirt publicitaires sur la route des tours, mais bon, emploi du temps chargé,
fichiers non rendus, peau plastique qui se décolle du tissu… qu'importe, le
tout c'est d'être là et d'assurer. Bref, en cercle, nous entamâmes la révision
sur le déroulement des opérations comme les pilotes de la patrouille de France,
si ce n'est que nos zincs étaient dans nos mains.
Estivada, Atelier du Paratge des Sirènes © Jérôme Combre
Le soir, tout le monde est sur le pont ou du moins dans les cales, colophane entre les dents ou coton dans les oreilles (pour les artilleurs). On écoute la harangue du capitaine de vaisseau aux gens massés sur le quai et, au moment M, à la seconde S et au temps T, nous attaquons le pont d'un seul élan en poussant notre cri de guerre « Aghate Tyke ». Non, je déconne, nous arrivons furtivement par l'arrière et nous nous asseyons comme des nonagénaires cacochymes sur nos chaises (je fais parti de la harde des vielleurs posés sur leur cul, j'assume, j'assume). Mais la tactique trompe l'adversaire, certains croient à un sitting de la CGT, d'autres à un début de grève de la fin des intermittents du spectacle, les derniers à la mise en place d'une séance de spiritisme par les rois du guéridon, que nenni ma chère Adèle, malgré une arrivée assise nous leur assénons un quart d'heure de son qui les tient debout et dansants pour certains. Quel bonheur !!! Huit moulins à poivre qui défouraillent. On en revient sonnés comme au sortir du ring et heureux comme après un match victorieux. Acte fondateur, d'une série d'attentats ? Nul ne sait et l'avenir nous le dira.
Quoiqu'il en soit, pour revivre l'évènement
comme pour les soirées diapo de notre préhistorique enfance pour les plus âgés
d'entre-nous, il restera les images pirates pour faire ton sur ton, de Jérôme,
ou les officielles si mestre Jibé arrive à leur mettre la main dessus.
Pierre.
Pierre.
Estivada, Abordage sonore du Paratge des Sirènes © Estivada de Rodés
super ! vidéos et photos, on est vraiment tous beaux, et superbes moments pour moi une premère avec vous les pros de la gachette.
RépondreSupprimerIl y a usurpation, j'ai vérifié dans le programme de l'Estivada : il s'agit de La Bande à Jean-Brice !
RépondreSupprimerLogiquement un attentat sonore ne devrait pas figurer dans un programme...
RépondreSupprimerMais où étais-je moi en juillet ? Chez les anglo-normands ?
RépondreSupprimerComment ai-je pu rater un tel spectacle !?
soupir...
Merci pour ce beau témoignage / reportage !
Il y de très beaux paratges euh passages dans votre prestation sur scène... :-)
A quand le prochain concert ?
Dans la prog de l'Estivada est noté "Camin de vielle à roue de la bande à JB" par rapport à l'atelier de Vielle que nous avons donné l'après-midi, à mon grand regret d'ailleurs j'aurais préféré que soit mentionné le nom de "Paratge des Sirène" à la place de mon Nom mais bon il fut de même pour les Bodèga de Sophie Jacques petite erreur de notation de l'administratif de l'Estivada. Par contre rien n'a été officiellement noté dans ce programme concernant l'Attentat Sonore du soir sur la grande scène. Amistats JB
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