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jeudi 22 mars 2018

Castanha e Vinovèl : sortida del CD novèl

Les fans de Castanha e Vinovèl apprécieront ce nouvel opus du duo biterrois. Une fidèle suite de danses, rythmées, pareilles à celles qui constituent les répertoires de leurs balètis depuis une décennie.

Pour hausser les sons habituels de quelques précieuses teintes neuves, les deux compères — Jean-Brice Viétri « Castanha » (vielle, chant, percussions) et Alain Beurrier « Vinovèl » (accordéon, chant) — ont misé sur une rencontre intéressante, et aussi naturelle que le costume qu'ils revêtent sur la pochette du skeud : ils joignent à leurs instruments, ceux d'un duo aragonais, Pasatrès, originaire de Zaragoza.
Figuré par Jonas Gimeno (chant et percussions) et Diego Escolano (chant, gaita de boto, musette du Centre, taragota, flaüta, dulzaina), Pasatrès est invité à colorer la toile intérieure, et à cheminer de part et d'autre des Pyrénées, avec nos Héraultais, pour un partage d'horizons en quatuor.




Le set se joue au long d'un enregistrement qui sort, tel un bourgeon, en ce mois printanier.
Mais, également, sur scène, où les quatre amis s'amuseront de mélodies traditionnelles, de certaines compositions et de quelques airs uniques, le 29 mars prochain, au Zinga Zanga de Béziers. Un camin novèl, sous les vents des hautbois et flûtes, contre les touches des vielle et accordéon, le tout lié par de multiples percussions, et en de singuliers échos chantés dans les deux langues, occitane et aragonaise.

L'amic Don Jean-Brice, vielleux de notre Paratge, est l'un des pilliers (le mot est rugbystiquement bien choisi) de cette création originale. Musica, mèstre sansonhaire !


Pascal

mercredi 7 mars 2018

L'Écho des Sirènes, février 2018

© Pierre Tissot
Mercredi 7 février.

Eros n’a pas encore tiré ses flèches dans le Paratge : personne n’a proposé de le reculer d’une semaine pour tomber sur la Saint-Valentin. Il faut dire qu’il ne vaut mieux pas traîner : il n’y a pas eu de nouveau décès de star de la chanson française ! Rien. Personne à fourrer dans la rubrique nécrologique de ce mois-ci. Nos ouïes ne souffriront pas le singulier grincement de tubes des années 60 improvisés à la vielle à roue. Après « que je t’aimeuh, sacré Charlemagne, » nous viellerons cette fois-ci en pleine modernité, puisque c’est l’"Adèle-Blanc-Sec" de Frédéric Paris qui s’invite au Paratge.

Alain est arrivé à 15h58, Magalie ¼ d’heure plus tard. À son arrivée, notre maître de séance nous annonce que Patrice est malade. Nous savons alors que nous ne serons qu’une poignée cette fois-ci à tourner la manivelle : Pascal a décommandé 3 mois à l’avance, Thierry ne peut pas, Camille non plus, et Fabien nous a fait une vraie, mais courte et fausse joie par mail. Mais Ana sera là, Pablo nous la prête jusqu’à 19h ! Et d’ailleurs, la voici qui arrive sur les traces de Jibé.
À quatre, on s’adèle donc à la tâche. Après quelques tours de roue, Alain profite du confort du foyer pour aller s’entraîner dans la chapelle. Telles deux coureuses de fond, Ana et moi continuons à aligner les notes avec pugnacité. Puis, en vrai professionnel des feux de la rampe et de la célébrité, Jibé se soumet de bonne grâce à la désormais traditionnelle séance photos-vidéos, mais fort heureusement dans un autre accoutrement que celui de la pochette de son dernier CD… Ah ça, pour sûr, ça va faire des ventes ! À voir la couverture, on a forcément envie de connaître la suite ! « You can leave your hurdy-gurdy on » entonnerait Joe Cocker s’il voyait ça ! D’ailleurs, ça y est, alors que Pierre et Marie font leur entrée, les CD commencent à s’arracher comme des petits pains.

Mais vient l’heure des chaises musicales : Alain nous quitte, puis, après une longue bétâ conversation avec Pierre, Ana part à son tour. Et là, j’expérimente la grande solitude de la vielleuse surnuméraire : face à moi, magnifique et harmonieux, trône le fameux trio des Octopuss dans un moment d’intimité rare auquel j’ai l’insigne honneur d’assister. Illico presto, je décide de ne pas infliger aux virtuoses ma lourdeur enthousiaste de vielleuse débutante, et me réfugie à mon tour dans la chapelle au prétexte de m’entraîner. En vérité, j’y implore sainte Catherine de m’insuffler tout l’art de manier la roue, et téléphone longuement à ma deuxième fille pour prendre de ses nouvelles. Sainte Catherine m’ayant entendue, je parviens ensuite à faire un peu chanter Adèle sur la vielle, puis rejoins fébrilement le trio d’artistes dans la salle de musique.


Octopuss ou L'heure des chaises musicales © Ana

« Et j'ai même le droit de les filmer, trop trop bien ! » © Ana

Et là, ils m’octroient l’immense privilège de pouvoir les filmer, tous les trois, dans une suite de scottishs ébouriffantes ("Adèle BS / Derrière les carreaux / Mominette") rien que pour moi ! Quelle soirée ! Ca me rappelle quand je m’étais retrouvée en coulisses avec Célia Cruz, Oscar de Leon et la India lors d’un concert à Paris il y a de nombreuses années. Et vous savez quoi ? Ils m’ont même invitée à jouer "Adèle-Blanc-Sec" avec eux ! Le cœur battant et les doigts tremblant, je me suis exécutée. Oh là là ! Heureusement, leurs vielles ont largement couvert mes couacs et j’ai pu finir la course avec tout le monde.

Et vous n’imaginez pas la suite : ils sont tellement sympas qu’après ça ils m’ont invitée à manger avec eux !! Siiiii ! Ils ont partagé leur vin, leur gâteau et leur pizza avec moi !! Seul problème : il n’y avait pas de tire-bouchon, alors Pierre a dû prendre un tournevis à sautereau pour creuser dans le liège. T’aurais vu ça ! La classe ! Le bouchon a fini dans la bouteille, mais le vin dans nos verres. Enfin, il y en a eu pas mal par terre aussi, parce que Pierre il a renversé un verre sur moi ! Ah, ah, c’était mon baptême, quoi ! Ou un bizutage, je sais pas trop. C’est peut-être un truc genre rite initiatique d’entrée dans le cercle des Octopuss.
En tout cas, mes vêtements étaient trempés, et par terre c’était dégoûtant ! Jamais vu un sol de salle aussi sale ! Pendant le repas, ils m’ont parlé de leur projet de fêter les 10 ans du Paratge à Tourbes. Ils avaient plein d’idées : faire un spectacle sur la scène du parc en face du foyer, faire un balleti au café, inviter un Anglais comme guest star, faire jouer Patoche dans l’église, Pascal au terrain de boules, et organiser un tournoi d’aquaponey (?).

J’ai adoré cette soirée avec les Octopuss ! Ils sont géniaux, et super simples et sympas ! Maintenant je ne pense plus qu’au prochain paratge, et je trépigne d’impatience d’y retourner. D’ici là, on aura changé d’année chinoise, et ce sera une très grande année pour les joueurs de vielle à roue : le 16 février, on entre dans l’année du chien !! À vos manivelles !


Alex-Sandrine