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mercredi 30 mai 2012

Jimmy Page, hurdy gurdy man

Cette rubrique n'aurait aucune légitimité, si entre les tourneries de Bourvil et le groove d'Abou Chihabi nous n'eûmes exhibé des ténèbres de l'histoire du metal ce court extrait de "The song remains the same", où Jimmy Page abandonne sa Les Paul pour une vielle à roue. Reconnaissons — qu'il s'agit bien d'une Chougnard®, déjà —, objectivement, qu'avec ce passage sobre mais d'une immense expressivité, Page n'aura jamais été au mieux de son inspiration depuis, peut-être, le solo qui célèbre "Stairway to heaven" et, bien évidemment, sa participation à "La poupée qui fait non" de Polnareff.
L'image est champêtre, naturiste, quasiment berrichonne. Oui, pour peu, on se croirait au Festival de St-Chartier, surprenant un soliste qui accorde son instrument juste avant de monter sur la scène pour tenter de concourir et devenir maître-sonneur.




Certes, bien avant cette séquence, Jimmy Page figurait comme session man sur l'album "Hurdy gurdy man", de Donavan, et, longtemps après cet interlude à bourdons, le guitar hero et son complice chanteur, Robert Plant, firent belle place à notre instrument préféré, en invitant Nigel Eaton pour la tournée "No quarter" de Led Zeppelin. Autant dire, que la vielle n'est pas qu'un hasard d'exception, dans le jeu du musicien anglais. Mais, quand même, cette vision de la pop star manivellant aussi adroitement que n'importe lequel de nos musiciens — non-cocaïnomen, eux — du mercredi en Agde, vaut son pesant de colophane.
Trente-neuf secondes de pur bonheur, c'est cent fois mieux que le dvd de la méthode à Clastrier !

Pascal.

lundi 21 mai 2012

Tendance Paratge des Sirènes

L'an passé, juste avant la virée du Paratge à Rodez, Pierre et ses inspirateurs réalisaient une série de tee shirts à l'effigie de cette vielleuse de sirène.
Revoici l'animale, sexy comme une vielle en corps de luth, slogans rageurs, toute en couleurs.


© Pierre Tissot 

Avant les soldes d'été, avant la nouvelle collection automne-hiver, liquidation des stocks : faites offre au Paratge et acquérez le lot pour avoir l'air tendance en passant avec classe sur la Comédie — même si, l'on en convient, le bleu et orange est plus d'heureuse actualité — ou la place de votre village.


Pascal.

samedi 12 mai 2012

Taureau, d'avril à mai 2012

Taureau et joueur de vielle à roue, le Paratge des Sirènes te refile ton horoscope pour avril et mai 2012. Un vrai horrorscope picture show, comme dans Midi Libre ou L'Indépendant, que tu peux lire et relire dans l'arrière boutique de ton facteur de vielles pendant qu'il s'applique à recoller ce petit chevalet qui n'arrête pas de vibrer.

© Pierre Tissot

Travail 
Avouez, vous n'avez rien fichu depuis le début de l'année, n'est-ce pas ? On ne va pas vous gronder, avec cet hiver tardif, le jardinage de printemps et la campagne présidentielle, tout le monde était occupés. Mais, maintenant que le gel est un lointain souvenir, que les salades sont plantées et que le nouveau président de la République a déjà réalisé tous les points de son programme (ficher son prédécesseur dehors : non, ne cherchez pas, il n'y avait rien d'autre), remettez-vous au travail, sanglez cette vielle, colophanez, cotonnez, coup-de-poignetez. Du nerf !

Amour
Pour la paix dans le ménage, faites comme notre taureau Carina : fréquentez un joueur de musette ; lui, au moins, saura vous comprendre lorsque vous aurez le bourdon. Attention, toutefois, si tout semble harmonieux et que vous pensez que la quinte parfaite maintiendra le confort au sein de votre couple, au moindre désaccord, ça dissone violemment et tout risque de partir en cacahuète. Ce serait quand même dommage, à quelques semaines du concours duo de St-Chartier sur Ars…

Santé
À près d'un mois de l'été et de ses festivals, c'est le dernier sprint pour s'appliquer à ressembler à quelque chose d'agréable à écouter. Piscine et bronzage nécessaires, pour tout le monde. Ne cherchez pas d'excuses, vous pouvez garder l'instrument autour de la taille pendant vos plongeons (si une vielle traditionnelle flotte comme un bateau, ce n'est pas le cas des modèles équipés avec une collection de câbles et de micros ; soyez vigilants, quand même) et vos séances sous le soleil : si la vielle ne supporte pas la médiocrité, elle encaisse les vagues et le quarante degrés à l'ombre, bien assurément. Protection solaire (en spray) sur la roue, cependant.


Pascal.

mercredi 9 mai 2012

L'Écho des Sirènes, avril 2012

© Pierre Tissot
Mercredi commence par une absence. Où qu’il est Bruno ? Sylvia, la première, l’aurait aperçu ; quant à Marie, Jibé et moi, arrivés à la bourre, rien. Notre furet agathois serait passé par ici, repassera-t-il par là ?

Comme certains autres, ce Paratge a son lot de nouveautés. Don Jibé, arrivé tout droit d’un stage vidéo, nous propose la confection de reportages au smartphone sur les temps forts, comiques, cocasses… du Paratge. Il profite de la deuxième nouveauté, pour se mettre à l’ouvrage : l’arrivée de Judith (cf. la rubrique Faire-parts du blòg), récupérée chez Denis Siorat dans le Morbihan profond.


Être gaucher suscite des jalousies : Pascal, David, Marie et Mathieu, devant Judith et Pierre © Jean-Brice

Nous commençons le premier atelier, lorsque Sylvia, pourtant remise de sa toux en quintes (do-sol), nous fait un décollement de table… sur sa vielle, bien entendu (pour le listing des symptômes soignés, cf L'Écho des sirènes février 2011). Devant voir un maître luthier, nous lui souhaitons une bonne convalescence à roue.
Le clan Sophie (aîné, puiné et chienne) arrive presque au complet, ce qui donne un coup de jeune à notre cercle de vielles. Elle avoue, penaude, ne pas avoir bossé ; Don Jibé propose le fouet ou les fers, nous reprenons mélodies et exercices divers. Or, une arrivée de Sophie s’accompagne toujours de quelques bons mots ou délires. Elle lance les hostilités avec de la « tourte de pendue » de mestre François… Villon. Le coup d'envoi est donné, ça dérape sur les vertus d’avoir une housse molle… de vielle bien entendu. Housse molle, housse rigide ? Est-ce la seconde qui fait la vielle luth et la première la plate ? Vite rejoint en grivoiserie par le reste de l’équipe qui, sur ces sujets n’est pas en reste.
Pendant ces digressions extrapolées, arrive l’ami Pascal dont ce ne sont pourtant pas les horaires coutumiers d’arrivée. « Y a pas Bruno ? » On ne sait. Quoiqu’il en soit, Pascal s’assoit, sort sa vielle et nous tuyaute sur une formule de coup de chien qui s’accorde fort bien avec le morceau que nous travaillions avant de partir en vrille. Ce n’est qu’après trois bonnes heures, que nous remarquons le tee shirt singulier de Marie, sur lequel est écrit « Je suis une vraie sirène », promotion du Paratge on ne peut plus sympathique.


Marie, la "Vraie sirène" © Jean-Brice

Nouvelle pause blagounettes (il y a des mercredis, comme ça). Comme nous commencions à avoir faim et que, d’habitude, Patrice est synchronisé sur l’apparition de nourriture, nous conclûmes qu’il ne serait pas là. On attaque la restauration à la bonne franquette, quand il débarque en léger décalage (sans doute le passage à l’heure d’été, à moins que ce ne soit le jet lag entre Montpellier et Agde). Suivi de près par Carina, die trotz der Schwierigkeit den franzosichen Sprache immer mit Lust bei uns kommt, Matthieu avec flûtes, cornemuse, et David. Joie des retrouvailles, bises par ci, par là, nous trinquons et revient la lancinante question : où est Bruno ? En dehors de Sylvia, qui eut une apparition, personne ne peut dire où est passé l’Ardéchois-cœur-fidèle. C’est après les vingt conversations simultanées, les vingt mets sortis de vingt musettes, les vins coulant à flots dans les verres et les gosiers, et alors que nous nous apprêtions à entamer le second atelier, qu’arrive, en barbichette et moustache, sire Bruno ! Et tout en emphase tempéré d’un coup d’œil malicieux, il nous annonce « les gars, au boulot, le 31 mai on vielle avec un orgue à feu ! » Qu'es aquo ? Les ignorants ont droit à quelque explication (va donc sur You Tube) et nous voilà partis pour la mise en place des deux morceaux.

Mathieu cornemuse un tantinet, avant de se rabattre sur les flûtes pour cause d’harmonie et de décibels, pendant que ça ferraille dur à ma gauche. Bruno devenu pour l’occasion du 31 mai Coquatrix, défend sa vision des choses — simplicité, efficacité —, cependant que Patrice propose des orchestrations qui fleureraient la perle (noire), les cochons, à moins qu’il ne soit question de confiture. Tout se fait de façon studieuse et appliquée avec, à chaque proposition, mise en pratique immédiate. Seul, le désormais légendaire fou-rire de Jibé vient ponctuer la préparation. Il semblerait que ce soit une non moins célèbre histoire du pèr’Priez qui en soit la cause, après le devin ardéchois botté de caoutchouc (cf. L’Écho des sirènes janvier 2012), c’est la prévision de chants chamaniques émanant de l’office du tourisme qui déchainèrent la jovialité du compère Jibé.
Si tout ça vous parait obscur, vielle, orgue à feu, chants chamaniques et j’en oublie, une solution : rejoignez-nous le 31 mai 2012, à Agde. Vous y entendrez ce qui fut travaillé ce mercredi.

J'allais écrire "dans la joie et la bonne humeur", ce qui serait oublier la tragique nouvelle qui, en fin de soirée, plongea Carina dans l’affliction, et pour laquelle nous lui présentons nos condoléances.



Pierre.

Le Paratge des Sirènes
Filage "Orgue à feu"