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lundi 28 novembre 2016

L'Écho des Sirènes, novembre 2016

© Pierre Tissot
Pouf ! pouf ! pouf ! encore à la bourre, ça devient une habitude, chez moi ; j’arrive au sein d’un Paratge largement entamé, pour retrouver mes comparses et découvrir une nouvelle. Parmi les comparses, Jibé et Marie, qui assurent l’atelier, Alain et Jipé qui, dans le match à moustache, laisse l’avantage au premier : en-effet, notre Jipé est devenu glabre. Thierry, qui s’est laissé pousser la barbe, tout comme moi, mais avec plus de poils, Fabien et ses dreadlocks, et Magalie, dont la toison profite des bienfaits de la spiruline. En plus, je découvre une nouvelle tête blonde : Camille, venue du lointain Montpellier, où coexistent, déjà, de célèbres vielleux membres actuels ou anciens du Paratge.
À ce propos, Ana nous avertît que, quoique pouponnant pour la bonne cause, elle devrait rejoindre le peloton et être dans nos roues, le mois prochain ; bonne nouvelle !

Camille entre en scène, avec sa vielle Janssens © Jean-Brice

Mais, revenons à Camille. Si je n’en étais pas, j’aurais pu jurer qu’elle en était depuis longtemps, tant elle s’intégrait parfaitement aux divers exercices.
Outre la scottisch du mois précédent, s’ajoutèrent les éternels travaux sur la quadrature du cercle et son fameux coup de 4. Aujourd’hui, l'on est sur le 4, semble-t- il, explications, exemples, puis tous s’y mettent. Pour s’assurer que le 4 est bien en place, Jibé passe derrière pour vérifier que tous jouent des coudes : d’ici à ce que la vielle à roue se transforme en machine à coude, il n’y a qu’un tour.
On reparle du 2-4, souvent l’axe faible par-rapport au 1-3. Jibé embraie sur le 3-4-1, et Jipé, lui, parle du coup de 3 irrégulier. Je crois comprendre que j’ai loupé, par mon retard, de grandes discussions sur la relativité du coup par rapport à la caisse, et autres problématiques qui font paraitre celles sur le sexe des anges comme d’aimables babillages de connivence. C’est aussi ça le Paratge, le frottement de points de vues différents, d’où s’extirpent des étincelles qui embrasent le foyer de nos connaissances (à ce degré, je ne file plus la métaphore je la carde).
Jibé enregistre les morceaux pour les envoyer, Thierry a encore succombé à son V.A.R.O.G. (Vielle À Roue Obsessionnelle Compulsive), puisqu’il a apporté à Magalie une nouvelle vielle, dont il vérifie divers paramètres pour les derniers réglages. Ça commence à sentir, tout doucement, l’heure de l’apéro.

Sur ce, Alain remballe et nous pose un lapin pour la suite : en effet, un lièvre l’attend sur sa broche. On lui propose de mettre à profit les apprentissages de l’atelier, pour la tourner. Jipé nous souhaite également le bonsoir, cependant que Max, le sombre hérault des hauts cantons, nous rejoint. Nous attendons impatiemment Patrice. De guerre lasse, Marie propose que l'on s’y remette ; quand l’absent nous rejoint, seul, sans son comparse : « Patrice, qui apparait sans parèdre ! », me dis-je. Puis, ma mémoire me rappelle que Pascal a botté en touche, en raison d’une opération au ménisque, qui a ses risques (que l’âme de tintinophile de Patrice m’excuse cette infidélité). Quoique Patrice ne puisse bénéficier de l’art du parèdre, nous attaquons.

On affine le morceau du mois précédent, on règle un certain nombre de points, et Patrice répond à nombre de questions. Camille, toujours des nôtres, tente de se raccrocher aux branches ; c’est un peu le bizutage du Paratge, d’autant que, Jibé n’ayant pu l’avertir du déroulement des ateliers, elle s’aperçoit que ça a changé de formule, sans en comprendre tout à fait les aboutissants. Elle nous propose un morceau, qui fera sans doute l’objet d’un travail, la prochaine fois, au premier atelier, ce qui donne l’occasion de lui expliquer le nombre et les contenus des ateliers.
Magalie, qui a rendu la vielle à Marie, dans l’attente de sa nouvelle Havond, nous abandonne. Nous bifurquons sur un ancien morceau, puis Camille nous souhaite le bonsoir et au mois prochain, l’atelier se clôt, les tables se dressent, et nous passons aux agapes.

Le repas est sous le signe du sport ; ça discute rugby, entre Patrice et Jibé. Puis, on s’en mêle et on s’emmêle, ça part sur la pétanque lyonnaise et se finit sur des explications à Marie par Patrice concernant les règles du curling. Tout donnant lieu à sérieux et délire.
Le zodiaque s’invite à notre table ; on constate une surreprésentation de lions et de sagittaires, tant et si bien que, le seul verseau et cancer de la soirée, n’en mène pas large.
L'on reparle du festival du Summerlied, mais j’apprends, à mes potes à manivelle, qu’il y a de fortes chances pour qu’il ne soit pas reconduit en 2017.
Enfin, il y a, comme toujours, foule de sujets à bride abattue, qui nous conduisent, petit à petit, vers la fin de notre rencontre. Deux bises... ah non, merde... trois embrassades, dernières rigolades, et chacun repart aux quatre coins, la besace pleine de souvenirs et de travail pour le prochain Paratge.


Pierre

jeudi 17 novembre 2016

À vendre : copie de vielle baroque Lambert

C'est dimanche et vous filez en quête du vide-grenier de votre canton, pour dénicher la vielle de vos rêves. Une Pajot, une Pimpart, une Nigout, une reluisante Chougnard® d'époque ?

Entre les moulins à café Peugeot et les épinettes sans roue, vous avez, enfin, repéré le stand où de jeunes gens qui ne savent rien à l'art et à la poésie sonore se débarrassent d'une machine infernale qui prenait poussière dans les combles de cette vieille maison de village achetée en viager il y a si longtemps.

Testé au banc des vielleuses et vielleux du Paratge, voici les détails d'un instrument nouvellement en vente : une vielle à roue cédée par Laurent Bitaud, compagnon de musiques de notre Patrice.


Copie de vielle à roue baroque du luthier Jean-Nicolas Lambert
À vendre très belle et bonne vielle plate, une copie baroque de Jean-Nicolas Lambert, faite en 1992, par l'atelier Galopin et Burette de Meung-sur-Loire.

> Vendue !


L'instrument est visible et disponible, sur la région de Bourges.










Accord en Sol / Do (dit accord classique)
Chevilles mécaniques
Capodastre de changement de ton automatique (corde trompette et petit bourdon)
Vielle vendue avec son étui
En excellent état de fonctionnement, clavier hyper juste, etc.
Très bon état de conservation

Vente pour cause de double emploi ; il est dommage qu'un tel instrument ne joue plus régulièrement...

Prix : 3700 euros
Contact : leparatge [a] gmail.com

mardi 8 novembre 2016

L'écho des Sirènes, octobre 2016

© Pierre Tissot
Octobre voyait le Paratge intra-muros, au cours duquel les petits tourneurs de la roue de bois se retrouvent, prendre ses quartiers pour une nouvelle série de rencontres 2016/17.
Pour le premier atelier, Jibé, Marie, Fabien, Max, Jipé, Alain, Thierry et… Magalie. Cette dernière, nouvelle équipière, fort motivée, mais sans vielle, empruntait, pour la circonstance, la vielle de Jibé, qui se retrouvait faire de la vielle à l’oral, autrement appelée vielle à bouche (qui peut se faire avec instrument débrayé ou sans instrument).

Jean-Brice fait passer l'oral de vielle aux disciples du Paratge © Pascal

Arrivé à la bourre, j’ai le plaisir de découvrir chez elle ce mélange de crainte et d’envie, qui saisît chacun d’entre nous, avec l’objet de sa convoitise sur les genoux (« Un soir, une vielle à roue s’est assise sur mes genoux, et j’ai soupiré », John Rambaud – Le sautereau ivre). Il y a du gallinacé, devant un objet coupant, dans ce moment-là.
Alain, venu d’au-delà la petite ceinture piscenoise faire de la vielle à roue, concurrençait Jipé sur le terrain de la moustache. Ce dernier, pourvu de belles bacchantes, nous régalait, à la façon du pèr’Bruno, d’une historiette :
Un conscrit se fit envoyer, par sa mère, sa vielle à roue, par colis. Celle-ci demanda qu’on appose une étiquette fragile sur le colis. Or, le postier, distrait, colla danger au lieu de fragile. Et, de conclure que, par bonheur, en ce temps-là, foin d’attentat, la belle à roue rejoignit son soldat. 

Pendant que le groupe entame une scottisch, Magalie s’initie à la première découverte de la vielle : je tente de la conseiller, sans trop brusquer les choses.
Le temps passe, puis arrivent nos faux jumeaux de l’atelier confirmé, Pascal et Patrice. Le second, accompagné de son bouc noir, pour venir célébrer le sabbat de la vielle. Vous allez dire, que je reste sur du capillaire, mais notre Pat, d’habitude pourvu d’une barbichette poivre et surtout sel, nous arrivait de vacances avec du tout poivre. Cela lui donnait un aspect familièrement étranger, à moins que ce ne soit le contraire. Nul ne pipe mot à ce propos, les présentations se font, et nous voilà embarqués pour le second atelier.

Patrice qui a, préalablement, envoyé partition et fichier midi, entre dans le vif du sujet ; nous voilà partis sur un morceau séfarade. Apprentissage des divers phrasés, et mise en place d’un schéma rythmique atypique, consomment les minutes à grande vitesse.
Pendant ce temps, Pascal et Magalie s’éclipsent ; et notre coureur de fond (que des langues, mal intentionnées, soupçonnent de jupons) fait le tour du véhicule, pour apprendre le nom et la fonction des différents parties de l’organistrum à misanthrope.


Dans le vif d'un morceau séfarade : c'est l'atelier... vifarade © Pascal

Thierry, n’y tenant plus, on décrète l’auberge espagnole ouverte. Les tables s’ordonnent et se recouvrent de victuailles, pour un repas commun, où fusent, comme feu d’artifice, les blagues et autres palabres.
Thierry discute vielle avec les uns et les autres, Fabien, à qui il a apporté sa nouvelle vielle, moi pour me montrer son ingénieux système de queue de chien… Pascal et Patrice partent dans l’évocation vertigineuse de musiciens et de groupes, de morceaux et de C.V. divers et variés de musiciens de la scène trad, médiévale ou autres, au point que le reste de l’assistance en perd les pédales. Encore que…
Max, Thierry et ma pomme, en pieds nickelés de la vanne à deux balles, nous nous centrons sur leur conversation, en la détournant vers des délires divers.
Avec Magalie et Fabien, les conversations inspirées aspirent à la spiruline. Certains qu’il s’agit de la cousine de Spirou, avant d’avoir des détails sur la chose, le bio est-il possible ? « Oui », nous répond Magalie ; nous voilà partis sur les chemins de la probiotique. La vielle à roue mène à tout (sauf à la musique, disent les sonneurs de cornemuse ; ce qui, soit dit entre nous, n’est que du vent).

J’en oublie, sans doute, mais je fais confiance à mes comparses pour en rajouter dans leurs commentaires. On se sépare en se promettant des retrouvailles dans un mois.



Pierre

lundi 24 octobre 2016

L'Écho des Sirènes, septembre 2016

© Pierre Tissot
Comme l'on ne met la charrue avant les bœufs, ou l'on ne fait Pâques avant les Rameaux, il n'y a de rentrée viellistique sans, au préalable, un Paratge hors-les-murs à Clapiers.
Pour maintenir cette tradition — la quatrième édition, narrée ici sur le deux cent unième article du Blog qui file le bourdon —, ils étaient une trentaine à venir planter leur chaise en les jardins de Marc & Kakin. Le Paratge des Sirènes était, quant à lui, représenté par ses fidèles monocycleurs : Marie « Hurdy Gurdy Girl », Pierre, Alain, Thierry, Pascal ; soit une cinquantaine de cordes vibrantes, excusez le vacarme !

À l'heure où les moustiques attaquent l'apéro — nous avons beau nous plaindre à l'organisation, chaque année, c'est la même chose ! —, nous dérangeons les instruments de leurs coffres. Citronnade sur les gambettes, colophane sur les roues, le Paratge en quintette accueille notre hôte en son sein — c'est que l'on sait recevoir, nous autres ! —, et voici Marc, vielle à six-coups au ceinturon, prêt pour le massacre (de moustiques !), portant à soixante le nombre de cordes vibrantes.
L'on survole le répertoire, en guise de tentative d'accordage. Puis, l'on rejoint les premiers invités, avec qui, pour être au diapason, nous faisons joliment tinter les verres.



La table est riche. Des trésors dans les plats (les petits et les grands), et, autour, une véritable Cène (pour laquelle, notre Thierry peut très bien jouer le premier rôle…). À cet instant, le mot d'ordre est : « Avec ou sans poivrons ? » Nous focalisons les échanges sur la question. Elle est essentielle. Il faut s'engager. Faire fi de son introversion naturelle, et répondre, sous peine de passer à côté d'une assiette goûteuse. Il est vrai, tout est question de piment, dans cette soirée. D'ailleurs, bientôt, une autre véritable scène se prépare, sur la seconde terrasse. Là, face à la lune, cela ne manquera pas de piquant, sûr.

Ici aussi, il ne faut pas trop réfléchir. Ne pas trop se gratter le menton, imberbe ou non. Deux temps ou trois temps, on ne peut hésiter, il faut trancher, choisir, s'engager. Sans cela, c'est bancal. Que l'on soit musicien ou danseur, d'ailleurs.
Avec Marc, nous entamons la partie de la nuit de concert. En trois courts morceaux, tout le monde s'accorde à constater que l'élève — qui joue à domicile, certes — est en train de dépasser le maître.
De quoi annoncer un récital, en grand ensemble de six roues libres. Six planètes révolutionnant un monde qui bourdonne, qui vibre, qui sympathise. À tous les six, nous sonnons en harmonie, tel le ronflement cotonneux d'une R8 Gordini au démarrage. Sous la lune. Et c'est beau, relèveront, plus tard, les nouveaux voisins de nos hôtelier. Une chance pour eux, car l'on ne va pas déménager pour des gens qui ne supporteraient, une fois l'an, les mélopées d'une demi-douzaine de vielles polarisées par les astres.

De la "Bourrée à Aurore Sand" à "Underground", d'une polka pour danseuses d'un soir à divers airs de multiples traditions, toutes les mélodies sont redessinées à la manivelle Paratge. Cerise — ou bougie, plutôt — sur le gâteau, un petit "Joyeux anniversaire", arrivé discrètement par un vol de chanterelles (à cette heure, les moustiques sont allés se coucher), célèbre même les quelques printemps de Nicole et Hélène, qui sont parmi nous, ce soir.

En résumé, un repas et un concert aux parfums d'été indien, ponctué par des « Je t'aime » et des « Moi non plus », échangés entre scène et jardin, symbolisant tout l'antagonisme nord/sud en un sketch ininterrompu, une comédie à la Tati, une bédé avec deux personnages psychédélique dignes d'un Robert Crumb au sommet de son art.

Un Partage hors-les-murs fidèle à sa réputation de plus grand festival de vielle à roue de toute l'Occitanie.
Avancez charrue, Pâques et saison du Paratge, tout est prêt !


Pascal

jeudi 15 septembre 2016

Pézenas : un abordage sonore, à la Calandreta

Il y avait des roues, pour cette fête de la Calandreta des Polinets, qui marque la fin de l'année scolaire, et qui est l'occasion, pour le Paratge, de rendre la politesse à l'équipe de l'école qui nous reçoit toute l'année.

Nous sommes donc venus animer de musiques, ce moment de rencontre entre l'équipe éducative, les enfants et leurs parents.
Sauf que, cette année, Zack, vielleux multi classé, pour qui la vielle est un violon d'Ingres, s'avère être magicien dans la vraie vie ; du coup, il avait préparé un spectacle où, avec son compère à plume, il a enflammé (au propre comme au figuré) l'ambiance.
Cris, rires, étonnements, ont émaillés les expériences de ce savant flou, filou et un peu fou.


Zack, savant flou, filou et un peu fou : 3 en 1 © Yuri - style


Après les tours de roue et les tours de magie, ce fut notre tour de s'attabler pour profiter des grillades, vins et autres gâteaux, en savourant cette soirée de ce début d'été, qui marque les vacances de la sirène.
Elle fut aussi l'occasion de faire connaissance avec une future participante à nos rencontres, qui prit son courage à deux mains, pour approcher le cercle des toqués de la roue, et leur avouer son attrait pour l'instrument à manivelle. Une vielle de plus dans le banc des sirènes à venir!


Pierre

mercredi 31 août 2016

L'écho des Sirènes, juin 2016

© Pierre Tissot
Bien que nous fussions loin de la saison estivale et de ses estivants, en ce début de juin, un vent de vacances soufflait sur le Paratge.
Cela n'empêcha nullement de faire nos deux ateliers devenus traditionnels. Chacun fut l'occasion de faire un petit bilan de l'année écoulée, avec les différents viellaires présents.

Dans le premier, nous affinâmes une façon de travailler et de passer les infos sur les morceaux ; dans le second, nous fîmes le point sur les morceaux à reprendre et sur l'élaboration d'un répertoire pour la rentrée suivante.


Une façon de travailler et de passer les infos © Pascal

Que dire de cette seconde session au sein de la Calendrèta, sinon qu'on y prend nos marques, que tout y est propice à l'échange : grande salle, calme, cour de récré pour prendre le soleil… la faune piétonnière agathoise surprise a cédé la place aux enfants et à leurs parents qui, parfois, passent une tête timide ou intriguée dans l'encadrement de la porte, pour comprendre ce qui produit ce bruit ou cette musique étrange.


On ne sait d'où, mais Zack est arrivé © Pascal


Cette année a vu l'arrivée de nouvelles têtes, dont Fabien (vielleux on the road) et Zack (magic vielleux), de nombreux visiteurs plus ponctuels, qui ont promis de revenir, de vieux vielleux roués du Paratge, comme notre Jipé et sa celtique moustache (quand on vient de la région de Bibracte, c'est un minimum), le maintien du plus gros de l'équipe des désormais vieux de la vielle, malgré quelques défections.


Marie impressionnée, Jean-Brice sceptique © Pascal

Tous les espoirs étaient donc réunis pour augurer d'une prochaine session prometteuse et toujours à l'enseigne des sirènes.


Pierre


mardi 23 août 2016

Une vielle du Paratge, en vente : une Kerbœuf de 2005

C'est dimanche et vous filez en quête du vide-grenier de votre canton, pour dénicher la vielle de vos rêves. Une Pajot, une Pimpart, une Nigout, une reluisante Chougnard® d'époque ?

Entre les moulins à café Peugeot et les épinettes sans roue, vous avez, enfin, repéré le stand où de jeunes gens qui ne savent rien à l'art et à la poésie sonore se débarrasse d'une machine infernale qui prenait poussière dans les combles de cette vieille maison de village achetée en viager il y a si longtemps.

Testés au banc des vielleuses et vielleux du Paratge, voici les détails d'un instrument nouvellement en vente : et pas n'importe lequel, il s'agit de la vielle personnelle de notre hurdy gurdy giiiiiirl, Mariiiiiiie !!

        > Vendue !

Vielle à roue électroacoustique, Kerbœuf
Bernard Kerbœuf, décembre 2005.
quatre chanterelles (sol/ré)
deux chiens, dont un avec capodastre (do/ré, sol)
trois bourdons (sol, do ré), six cordes sympathiques
sonorisation incorporée (sortie Jack et sortie XLR cinq broches)
Vendue, avec étui rigide et câble.





Prix : 3600 euros
Contact : leparatge [a] gmail.com

mercredi 1 juin 2016

L'Écho des Sirènes, avril 2016

© Pierre Tissot
Tout d'abord, rectifions un article que nous fîmes paraître, en avril dernier. Il est vrai, les lignes qui résumaient les Paratge précédents pouvaient prêter à confusion et, si la fourmi n'est pas prêteuse, nous si.
Pour ce faire, ouvrons la tribune au tribun Patrice, sage d'entre les sages, qui, en droit de réponse, nous adresse ceci, depuis la Baie d'Halong, au nord du Vietnam, où il fut de pas-sage :

Suite à une manipulation d'un blog sur la vielle à roue connu internationalement, et qui me présente en prière, je tiens à rectifier cette situation, en vous envoyant le vrai document concernant ma « spiritualité viellistique ».
Je précise que, bien entendu, mes avocats ont déjà fait le nécessaire pour poursuivre en diffamation ce médiocre média, comparable aux feuilles de chou tristement célèbres que sont Gala, Ici Paris voire Paris Flash...


Patrice, un Occidental qui médite au Pays du Levant : tout l'art du white spirit © Maria

Reprenons, revenons sur nos terres de trobadors [hát rong, en vietnamien]. Nous sommes le mercredi 6 avril, et nous pénétrons Pézenas.
À peine le temps de croiser Jean-Brice et Yo-Yo, qui s'en vont, et nous voici de face avec un effectif resserré comme un rang de sautereaux prêts à cliqueter : Marie, Max, Zack, Thierry — rien qu'à prononcer ces prénoms, ça cliquette !
La première impression est de se dire « Diable ! sans Patrice, ni Pierre, ni Jean-Brice, on va, enfin, pouvoir travailler sérieusement ! » La seconde sensation, autant spontanée, est d'énoncer, à toute et tous, « Au boulot ! ».
Tiens, Marie a une nouvelle vielle, m'aide à remarquer, avant qu'il ne s'en aille vers une auberge espagnole autre que la nôtre, le sieur Jean-Brice… Et, de plus, elle est jolie !

Nous y sommes. On accorde les engins. Plus ou moins. Bach se retourne dans sa tombe, sûr.
« Au jour de la Saint-Prudence, s'il fait du vent, les moutons dansent » ; aussi, nous décidons de travailler de quoi rythmer un bal ovin — en l'absence de Pierre, et en cohérence avec notre légendaire sobriété, nous refusons de rebondir sur la possibilité de faire le moindre mauvais jeu-de-mots : si, en plus de le priver du plaisir de rédiger L'Écho, nous rivalisons sur ce terrain, il va nous faire une déprime. Ou pire, claquer la porte du Paratge, s'inscrire dans un atelier de cornemuseux ! Tout doux, Pierrot, tout doux…

On enchaîne. La soirée sera consacrée à effectuer l'inventaire des propositions saccadées évidentes et à imaginer, pour interpréter une bourrée. À deux temps, dans un premier temps.

Go! Du coup-de-deux métronomique, au trois, et jusqu'au quatre-et-demi renversé avec vrille syncopée parallèle, rien n'échappe, tout s'invente. Zack, qui aime à rouler sa tire sur les vieilles routes ensablées de l'Inde, reconnaît immédiatement qu'il y a quelque chose de commun avec le tâla de nos chiens. Après les cochons d'Inde, voici qu'une race de chiens d'Inde se transforme sous nos expériences rythmico-génétiques.
Dans un second temps, nous passons à trois temps (ne l'oublions pas, nous sommes à Pézenas : c'est le syndrome Boby Lapointe). Le secret est simple : on fait exactement pareil. On joue, avec des bouchons dans les oreilles. On n'écoute rien, ni la mélodie, ni les copains, ni Jean-Brice qui nous envoie des texti pour savoir s'il peut encore nous rejoindre pour l'auberge espagnole. Et, croyez-nous, c'est joli, la vielle à roue, avec les oreilles bouchonnées…

À propos de bouchon, c'est l'heure, on (enfin, ils) sort(ent) le tire-bouchon !
Ô vin, voilà les verres qui se bousculent, de la charcuterie descendue des abats de cochons (pas d'Inde, là) et des Hauts-Plateaux de l'arrière-pays, des tielles rapportées des bouges de Bas-Languedoc, du pain bio acheté (chèrement) chez les bobos de la ville, des chips occitanes fabriquées selon une recette retrouvée dans le brasier de Montségur, et, de segur, les douceurs de Marie...


Pascal



mercredi 18 mai 2016

L'Écho des Sirènes, mars 2016

© Pierre Tissot
Après-midi à huis-clos, pour le premier atelier de ce mercredi de mars. Le groupe travailla dans le secret, à l'abri des oreilles jalouses. Aucun vol de bourdon, possible.
Nous ne rapporterons donc rien, de cette session où, sous la magnanimité des plus expérimentés, les techniques les plus sourdes furent approchées par la jeunesse.

Pour le second atelier, nous décidâmes de scinder le Big Band, recréant, ainsi, le principe de l'ancestral organistrum : d'un côté, celui qui pianote de la main gauche, de l'autre, celui qui tourne la droite.
À main droite ou à main gauche, qu'importe ! l'idée était de marcher du côté sauvage, comme l'aurait dit Lou Reed, qui aurait fêté son anniversaire ce jourd'hui, 2 mars, s'il n'avait rendu les armes aussi tôt.
Ainsi, Patrice forma, avec Jean-Brice, Marie, Max et Thierry, un paquet de mélodistes, pour étudier des arpèges à 200/h. Nous invitâmes Ana et Fabien, à créer un trio, au sein duquel il fut question de tours de manivelles, à... 200/h.


Une belle fissure sur la roue, ça taille grave au Paratge © Pascal


Comme dans toutes les bonnes recettes assaisonnées à la vielle, les deux groupes se retrouvèrent à la fin, pour le clou de la soirée, l'instant où nous dressâmes la table, posâmes le couvert, tartinâmes nos viellistiques rêves de pâtés de lapin, de blagues épicées et de projets estivaux.

Bien avant la minuit, nous rangeâmes les vielles, glissâmes les fligh cases dans les automobiles.
La nuit était là, encore froide en cette fin d'hiver. Nous ne nous attardâmes point, sur le parking ; rendez-vous au Paratge d'avril !


Pascal

jeudi 28 avril 2016

L'Écho des Sirènes,
décembre 2015 à février 2016

© Pierre Tissot
Depuis novembre passé, plus d'Échos. La sirène se serait­-elle noyée ? Les vielles se seraient­-elles enrouées ? Le Paratge aurait-­il périclité ? Un poil dans ma main aurait­-il poussé ?
La sirène est toujours là, les vielles demandent encore et toujours 3/4 d'heures d'accordages pour 1/4 d'heure de jeu faux, le Paratge, loin de péricliter, a continué de plus belle ; quant à ma main, point de poil, mais du pain sur la planche m'a empêché de relayer les Paratges de décembre, janvier et février auxquels j'ai participé.

C'est donc un Écho trimestriel, que je me propose de faire en vrac et c... par dessus tête : les trois Paratges assurant la charnière 2015/16 virent un chassé-croisé entre les habituels du rendez­-vous : Marie, Ana, Jipé, Alain, Fabien, Max, Zack (qui apparaît et disparaît... tadam !), Thierry, notre lutheur de combat, nos maestri, Jibé, Patrice et Pascal, enfin mon Pierrot (pour parler à la troisième personne). Don Jibé anathémisant les absents, en leur demandant la rouecitation de trois Grunchasko et deux Dominos, en cas de manque.

Trois Grunchasko… © Jean-Brice
… et deux Dominos © Jean-Brice














Nous eûmes la joie de voir apparaitre, au cours de ces cessions, des vielleux débutants ; un peu sur la retenue, devant la brochette d'énergumènes que nous sommes, et n'osant pas se plonger avec nous. Tous promirent de revenir un jour, comme Yoyo, une vielleuse de l'Empire du Milieu, installée dans notre douce contrée; et qui en pince pour la roue.

C'est donc des Paratges dynamiques, et appelés à s'étoffer en vielleux, qui se succédèrent. L'inusable formule des deux ateliers, suivis de l'auberge À la bonne franquette perdure, gage pérenne des sirènes. Comme toujours, blagounettes et surprises émaillèrent les ateliers. Un répertoire qui devient polisson, après un "Branle de Lahaye", on propose une "Polka du Rocco". Des répétitions automatiques : le morceau "Kerkennah Pavić" qui, à force d'être répété, devient un "Kerkennah Pavlov".
Jibé qui raconte son concert de Stéphane Eschert et ses Automates, amenant la réflexion que Stéphane serait moins cher avec moins d'automates. Patrice évoque un enregistrement pour le Paratge, Thierry nous montre, presque à chaque Paratge, un nouveau bébé à roue ― quand je vous dis que ça devient compulsif... Même les entre-Paratges sont des Paratges, puisque Jibé m'envoie une création de Zack qui, voyant un morceau mal fixé sur sa vielle, décide de le coller ; c'était... le chien ! Toujours à la pointe de la création, notre prestigieux viellateur crée le chien d'arrêt, avec plus de succès que celui diagnostiqué par Jipé quelques mois plus tôt.


Nouvelle création : le chien d'arrêt © Pierre

Enfin, les soirées mensuelles se succèdent, et la sirène barbote de joie.

Si vous êtes dans le coin, munis d'une vielle à roue ou avec l'envie folle de vous y mettre, venez nous voir, c'est le premier mercredi du mois...


Pierre