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mercredi 28 mars 2012

Dans la famille "à roue" : l'harmonica de verre

Nous ne pouvions passer sous silence cette invention unique dans l'histoire des instruments de musique à roue. Son origine se perd au XVIIIe siècle, lorsque Benjamin Franklin — sans doute n'avait-il rien à faire, ce week end-là — invente l'harmonica de verre.
Depuis, l'instrument a évolué, et nous nous interrogeons, aujourd'hui, sur la question essentielle concernant ce… cette… : est-ce une vielle ou, simplement, une "à roue" ?
Vera Meyer se pose une quantité d'autres question, depuis qu'elle étudie autour de l'univers de cet instrument. Originaire du Massachusetts, elle réalise un immense travail de formation et d'information pour valoriser tout cela. Sans coton ni colophane.


Si Mozart ou Beethoven sont à compter au rang des illustres compositeurs pour l'harmonica de verre, Tom Waits ou le groupe de métal KoЯn sont d'autres musiciens qui ont utilisé la… le…, enfin cette chose qui se manipule en tournant une manivelle, et à laquelle il ne manque qu'un petit chevalet mobile pour le rendre définitivement agréable à nos oreilles sensibles.


Pierre & Pascal.

jeudi 22 mars 2012

Abou Chihabi, du reggae à la vielle !

De son escapade à Mayotte, Jean-Brice a rapporté mille souvenirs, mile parfums, mille couleurs. Mais, outre ses multiples chorégraphies sous-marines avec les tortues, notre pirate de la vielle a surtout rencontré un grand monsieur, artiste de renom dans tout l'Est de l'Afrique, un phénomène sur notre planète : Abou Chihabi.

D'origine comorienne, Abou est un musicien connu et reconnu. Compositeur historique de l'hymne de son pays (en 1976, suite à un concours auquel le président de la république vient lui-même lui demander de participer), chanteur et multi-instrumentiste (guitare, saxophone, cabosse, percussions, etc.), il est aujourd'hui, avec sa compagne, Anne-Julie,  responsable de l'École de musique de Tsingoni.
Son histoire n'est pas ordinaire. Chassé de chez lui suite à un coup d'État, tout son matériel de musicien ayant été confisqué, c'est en exilé qu'il a séjourné dans différents pays (Kenya, Tanzanie, France), avant de poser ses valises sur cette terre d'inspiration, à Mayotte.
Il poursuit sa carrière musicale en enregistrant des albums, en donnant des concerts à Mayotte, à Madagascar, à La Réunion, dans tout l'Océan Indien et bien au-delà. C'est un homme d'une profonde humanité, très attachant, simple et bon vivant. Ses improvisations et sa joie d'interpréter "sa" musique sur la vielle à roue que Jean-Brice avait apporté avec lui attestent de tout cela…



À l'occasion d'un atelier à la Perle Noire, d'un abordage sonore sur une scène de festival ou, plus simplement, d'une bouillabaisse chez Casa Pepe, le Paratge des Sirènes se fera un plaisir d'accueillir Abou en son sein, si d'aventure ses tournées le menaient du côté d'Agde.
Et de jouer, avec lui, bourdons aux quatre vents, "I shot the sheriff"…


Jean-Brice et Pascal.

samedi 17 mars 2012

Un vielleur nommé... Bourvil !

Au-devant de cette brasserie café-charbon, à Paris, on imagine l'un de nos plus sympathiques et talentueux acteurs français en train de tourner la manivelle, de courir sur les touches, de faire sonner bourdons et trébucher trompette en proposant de valser à quelques couples de danseurs aux origines à chercher entre le Massif Central et la capitale. 

Le fantasme est doux, et même si l'on peut se douter que Bourvil n'aura jamais esquissé la moindre "Tournejaire", pas plus que les premières mesures d'un "Brise-pieds", on aimerait croire que notre vielleur d'un jour a tout de même effectué quelques tours de roue — pour voir « comment ça marche » —, durant la séance de photographies.

Un vielleur nommé... Bourvil ! © Anonyme

Et, après tout, pourquoi celui qui commença sa carrière artistique avec divers instruments dans les mains (accordéon, trompette, etc.) n'aurait-il pas, au croisement de la Rue du Morvan, interprété une polka ou une bourrée à l'occasion de cet évènement : d'autres rigolos, fantaisistes, têtes de clowns et pirates du dimanche jouent bien de la vielle à roue à l'occasion d'abordages sonores, sans que cela ne surprenne davantage leur entourage...


Pascal.

lundi 12 mars 2012

Trad'Hivernales à Sommières, janvier 2012

À Térisse, corsaire agathois qui dota les filles pauvres, « et gloire à Don Juan qui rendit femme celle, qui sans lui, quelle horreur ! Serait morte pucelle »*.

Arrivé toutes voiles dehors sur leur flûte, l'équipage du Paratge accostait sur l'archipel des Sommières pour trouver un coin de trad'hivernage. Cependant, Pascal le Rascal, toujours à la hune, se mit à brailler « Ola, compagnons de la roue libre, hardis, je vois une scène de fort gabarit. Affutez vos sautereaux, excitez vos chiens, ça sent l'abordage ». Sylvia cessait de cacheter les bouteilles de Porto, Pass'Patrice bourrait les dernières bombes à la poudre noire, David s'oignait la rapière à l'huile d'olive (régime crétois qui permet la longue conservation des lames). Sophie van Gluten terminait ses exercices d'ambidextrie, Bloody Marie calfatait les dernières côtes de sa Chougnard®, cependant que Sergio engloutissait un plein saladier de cosconilha (son herbe préférée) et que je remisais ma plume et jetais l'encre.
En moins de temps qu'il ne faut pour l'écrire, l'équipage était sur le pont, vielles en bandoulière… C'ptaine Priez ajusta ses bandeaux sur la tête et sur l'œil, nous prîmes chacun manivelle en main et avant qu'il n'ait levé son crochet pour signifier la charge, l'intrépide Pass'Patrice filait à l'anguille, sur le pont scénique adverse en gueulant « À L'ABORDAGE !!! » avec, dans son sillage, le reste de l'équiparatge.

Le Paratge à la proue © Michel "Flashman" Thomas

Nous fîmes donner les sabords, sabrâmes des coups pas toujours réguliers aussi bien à bâbord qu'à tribord, et après quatre salves soniques ("African market", "Chypre", "Ballo francese", "Grunchasko"), nous regagnâmes notre navire. Encore un abordage sonore d'accompli, durant lequel nous désensablâmes les portugaises d'en face. Le paratge des Sirènes cinglait vers son port d'attache, que certains disent être l'Île de la Perle Noire.
La chronique ne serait pas complète sans regretter que Don Juan Brice soit allé, ce soir-là, faire ménage à Troyes. Faire le cochon au pays de l'andouillette ou l'andouille au pays des cochonneries, il n'y a qu'un pas, qu'il a allègrement franchi. Le coquin !


L'ami Pierôô d'au clair de la dune.

* Georges Brassens


Trad'Hivernales, Abordage sonore du Paratge des Sirènes © Michel "Flashman" Thomas

mercredi 7 mars 2012

L'Écho des Sirènes, février 2012

© Pierre Tissot
« Qui appuie moins, effleure plus ». Cet aphorisme, digne du marquis de Lapalisse, fut dit par Sophie (décidément, toujours sur la brèche), lors du dernier paratge, concernant un exercice au clavier. Je me l'approprie pour cet écho peu appuyé qui ne fera qu'effleurer ce que fut notre rencontre de février. Pourtant pour une année bissextile, je pourrais faire un effort. Et bien non, grandement occupé ces derniers temps, ma faible mémoire me fait à présent défaut pour rendre compte.

Notons, un atelier initiation animé, pourtant nous n'étions que trois mais, comme au Scrabble, il faut croire que nous avons compté triple. Nous avions régulièrement une pensée pour Don Jibé qui, ce soir-là, devait s'envoler pour Mayotte. En-effet, notre altovielleux allait taquiner le stratocumulus à 22 heures pour, après, atterrir sur l'île aux 30° C minimum. Quand on pense, avec le recul, combien nous nous les sommes gelées entre début et fin février, il y en a qui ont le nez creux. Bref, ceci expliquant cela, Marie arrivait plus tard et sans sa Chougnard®, cette dernière accompagnant au titre de bagage à main Don Jibé dans son escapade dom tomesque. Heureusement, quasi synchrone, arrivait Pascal qui lui apportait sa vielle, que dis-je, sa première vielle, une Jean-Noël Grandchamp, pour assurer l'intérim. Belle bête, sonore vindiou, avec une poignée qui, à l'heure des manivelles avec roulement à pointes, ABS, burettes automatiques et j'en passe, rappelle ce que furent l'époque des poignées sans direction assistée. Seuls les sourds par excès d'onanisme peuvent se prévaloir d'un coup de douze sur un engin pareil. D'ailleurs, Marie, ni sourde, ni frappée de nanisme [pour le coup, elle jouait sur une « Nano » : NDLR], eut quelque mal à caler du un. La poigne d'une altovioloniste ayant raison de l'antique pommeau, elle trouva rapidement la force pour mettre en branle l'instrument et sauvegarder son ouïe.

Six chiens, dont un silencieux © Pascal

Sur ces entrefaites, arrivait le reste de la troupe, Bruno, Patrice et David. Le deuxième, réputé pour flairer la mangeaille même lorsqu'elle est sous le vent, avait du sentir que nous allions passer à table. À ce propos, il semble que le Paratge 2012 soit placé sous le signe de la restauration : janvier galette, février crêpe… que nous réserve mars ?
Nous passâmes plus de temps à se sucrer la galette qu'à pousser à la roue. Résultat, c'est plus que repus, que nous entamâmes le second atelier, court mais intense. Au programme, apprentissage des "Ridiculous sister". Est-ce le peu de temps imparti que tout le monde sentait pour avoir trop donné dans la sustentation ou la frénésie de se retrouver, quoiqu'il en soit nous avons envoyé dur, à tel point que Sylvia ne s'entendait plus vieller. Bruno lui proposait la confection d'une oreillette, d'ici à ce qu'elle ressemble à un présentateur télé ou un agent du FBI, il n'y en a plus pour longtemps. En mars donc, pour un boeuf strogonoff, un coq au vin, un couscous marocain, des bouchées à la reine...
2012, nous voilà !!! À l’aaaabooorrrrdaaageee !!!

Pierre.

lundi 5 mars 2012

Poisson, février à mars 2012

Poisson et joueur de vielle à roue, le Paratge des Sirènes t'offre ton horoscope pour février et mars 2012. Un vrai horoscope, en couleur comme ceux des canards (ben non, pas des poissons) que tu peux feuilleter dans la salle d'attente de ton facteur d'instruments préféré pendant qu'il ausculte ton instrument.

© Pierre Tissot

Travail 
Faites de vos phalanges de la main gauche des nageoires frétillantes et gracieuses. Il faut que les touches cliquètent à peine et deviennent de vraies vaguelettes à notes. Gare, tout de même, aux queues-de-poisson. Pour cela, ne travaillez que le bas du clavier, puis le haut pour les plus avancés. Évitez de mélanger les deux rangées : de toute manière, cela ne donne rien de convaincant, et, comme dirait le docteur Norbert Pignol, vous risquez le chromatisme crânien.

Amour
Avec mars, le printemps s’annonce. Surtout dans nos provinces, où l’hiver ne dure que quinze jours — il faut dire, que depuis que les sympathiques fichent plus de rambalh que les marées, sur une Terre qui n'est plus ni ronde ni plate, mais en corps de luth, comme aurait pu le dire l'oncle Félicien, rien ne va plus. Et encore, les années d’hiver, c’est-à-dire, grosso modo, les années bissextiles. Avec le printemps — qui, chez nous, ressemble à un début d’été —, les beaux jours éloignent le musicien de sa cellule vers les plages. Ne cédez pas, seul compte l’amour du beau jeu, de la syncope, de l’arpège, du détaché-relâché. Un peu de sérieux, malheureux !

Santé
Le sortir de l’hiver est difficile, n’est-ce pas ? C'est un peu ce que disent David et Pascal (poissons d’eau douce), qui ont du mal à accrocher le mouvement, lorsque le banc commence à se faufiler allègrement. Ne bullez pas, jeunes gens, aussi paradoxal que cela puisse l'être, l’excès d’humidité n’arrange rien (comment ça, il n'est pas frais, mon poisson ?). Revoyez vos amarres, les cordes doivent vigoureusement reposées sur les chevalets et, bien évidemment, être fermement tenues par des nœuds marin. Enfin, pour vos chanterelles, préférez le boyau de poisson-chat au catgut traditionnel.


Pascal.