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lundi 25 décembre 2017

Vielle à roue et musique modale

La magie de Noël…

Mieux que l'IPhone 10 ou l'intégrale de Johnny Hallyday, le Père Noël nous apporte un véritable cadeau, cette année !
Utile, agréable, précieux, indémodable, et qui fera des envieux !

Voici les planches originales dessinées par Maître Marc, qui rappellent les principaux modes musicaux chers aux claviers de nos vielles.
De Do à Si, et inversement, les modes sont déclinés.

Écarts précisés, notes réelles (pour clavier en Ré) et notes fictives, vous transposez d'un coup d'œil.
Nom du mode selon la note de référence ou nom savant, les langages n'ont plus de secret.
Les touches à jouer sont noircies, et colorées lorsqu'elles grimpent sur les dièses et les bémols de l'échelle de votre instrument.
Petit bonus sympa : le chemin est figuré, comme pour vous permettre de visualiser le parcours à effectuer.

À vos vielles !


Pascal











mardi 5 décembre 2017

L'Écho des Sirènes, novembre 2017

© Pierre Tissot
C’est ce 8 novembre, entre chien et roue, que j’avalais les kilomètres pour répondre à l’appel des sirènes dans les parages de Tourbes et me rendre au désormais célèbre Paratge des sirènes.
« Un 8 novembre, il s’agit d’un deuxième mercredi, me direz-vous. »
Il est vrai, mais le premier étant férié, il fallait décaler », vous répondrai-je

La nouveauté n’est pas ce hasard calendaire, mais bien le point de chute. Pour continuer notre transhumance amorcée à Agde (cf. les Échos précédents), nous passons de la calandreta piscénoise au foyer tourbeux, tourbois, tourbais… de Tourbes. C’est dans une nouvelle et grande bâtisse, que je retrouvais mes compères et commères (pour respecter la parité, quoique la féminin soit plus péjorativement connoté, allez savoir pourquoi). Outre les traditionnels Magalie, Thierry, Alain, Jibé… j’y rencontre Nathalie, toute nouvelle.


Nathalie, petite dernière ; 
et Thierry, qui vient de comprendre qu'il a une vielle sans roue, derrière lui © Jean-Brice

Cette saison riche en nouveaux primomanivellants — que les taliban(quette)s de l’orthographe inclusive m’excusent mais la féminine est incluse dans le terme —, nous sommes convenus avec Jibé de séparer le groupe du premier atelier en deux, d’autant que le vaste espace de notre nouveau foyer nous le permet ; inaugurant, par ce biais, l’atelier Premier heurt, pour les débutants, et pour ceux (je n’irai pas à la celles) qui pratiquent plus ou depuis plus longtemps, L’heure dégourdie (jeu de mot subtil qui parle aux outre-manchots de la vielle à roue). De coton en chanterelles, les ateliers se déroulent en parallèle. D’un côté, Nathalie, trouvant qu’il est charmant son guide (pour faire du Bécaut des sirènes), avec Jibé. Thierry pourvoyeur en vielle, reste à leur côté pour parfaire les réglages de sa vielle de location ; quant à Alain, préférant jouer la prudence, il les accompagne.
De l’autre côté du couloir, dans la bibliothèque, le colonel Moutarde — non je m’égare —, Magalie, Camiiiille, Fabien et sa douce, Neige, (que les amateurs de solfège ne comptent pas sur moi pour dire qu’une blanche vaut sept nains) venue voir dans quel antre de perdition se rendait mensuellement son copain. Sous l’œil bienveillant d’un saint Joseph de vitrail — la bibliothèque est une ancienne chapelle, nous apprend Magalie — nous enchainons les exercices et les morceaux.


Alain, Neige, et Pierre, 
impressionnés par le cri de la vielle que l'on accorde, imité par Magalie © Jean-Brice

Arrive Pascal, fringant, le sourire, l’œil qui frise. Pascal, non suivi de Pat, qui boude nos rencontres car privé de dessert depuis les désertions de Marie. On entoure le mestre, qui propose, en préambule, une sorte de débriefing du Paratge-hors-les-murs. Sa pensée pourrait se résumer ainsi : "sur un morceau complexe, trop de vielles tuent la vielle" ou encore "tant vont les vielles à roue, qu'à la fin elles s'enrouent" ; j'en resterai là des réflexion, pour ne pas prêter la caisse aux quolibets des autres cornemuseux ou violoneux de mauvais alois. Compte tenu de notre nombre, mieux vaut peu avec orchestration, que beaucoup de monde qui mouline la mélodie. Étant entendu qu'une bonne critique s'accompagne de propositions, nous entamons un travail sur la "Bourrée du hibou", variation éthylique sur un volatile nocturne pas trop chouette.


Paratge des Sirènes : "Bourrée du hibou" © Magalie


Enfin… la troisième mi-temps du Paratge, autour de bonnes bouteilles et d'un parterre de victuailles, nous distribuons assiettes et couverts que notre nouvelle, Nathalie, a apportés en plus d'une bonne salade (rappelant en cela, notre Sylvia-des-familles, qui fut longtemps la cantinière de ce beau monde). Une bonne salade aux choux, qui oblige Jibé à décliner la proposition, ce dernier se méfiant, pour cause de santé, de toute substance pétogène. Nous sachant à l'abri d'une conclusion façon "La grenouille qui voulait se faire plus grosse que le bœuf", nous tendons nos écuelles et accompagnons ce chou d'autres mets.
À la mastication se joint la discussion, Nathalie nous explique son goût pour les couverts en bois, Pascal nous fait un exposé clair et concis des générations de tradeux et de leurs caractéristiques, Magaline — ou plutôt, Alexandrie, à moins que ce ne soit Amélie, Félicie ou Antigone — nous réexplique son voyage atypique dans les prénoms, pour ceux, nombreux qui n'auraient pas suivi, disons qu'un espion n'a qu'a bien se tenir ; Thierry et son orchestre nous font la rentrée des biquettes au bercail pour rendre hommage à un chèvre de combat qui vous rétracte les gencives et vous décape l'émail des dents ; Fabien, grand amateur de bal, nous explique les dangers de certaines races félines parcourant les planchers qui ne font qu'une bouchée du jeune gandin tout à son pas de Chapeloise ou autre et qui en oublie son instinct de survie. Ce dernier sans le vouloir et le savoir non plus, déclenche un fou rire jibiesque, virus fortement communicatif puisque j'y succombe à tous les coups ; c'est donc avec des crampes abdominales et mal aux côtes que nous rangeons la table.
Nous nous séparons avec la ferme intention de nous retrouver le premier mercredi du mois suivant à la même adresse.


Pierre