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jeudi 31 janvier 2013

2013, sur les chapeaux…

Toujours sous les encres de notre vielleur-dessinateur, Pierre Tissot, in extremis et ultimo die de januarii — ce qui nous permet de célébrer, ce même jour, l'anniversaire de cette pourriture de Johnny Rotten : le seul chanteur de toute l'histoire du rock'n'roll qui semble avoir eu le râtelier secoué par une rafale de coup-de-quatre —, le onztet du Paratge des Sirènes [Bruno, Gilles, Jean-Brice, Luc, Marie, Michèle, Pascal, Patrice, Pierre, Serge, Sylvia], renforcé par Monsieur le Président, souhaite ses meilleurs vœux pour 2013 à toutes et à tous !



Pascal.

lundi 28 janvier 2013

Vielles Pouzadoux, Rageade, Kerbœuf :
à vendre !

Vous recherchez la vielle de vos rêves secrets ? Une Pajot, une Pimpart, une Nigout, une reluisante Chougnard® d'époque ?
Cette page est pour vous. Ici, vous trouverez l'instrument désiré. La vielle à roue tant attendue. N'hésitez pas !
Mais attention, un seul conseil délivré par le Paratge des Sirènes avant le grand saut : une vielle, c'est comme un aquarium d'eau douce ; son entretien est un engagement impitoyable, la moindre erreur est fatale au biotope de l'instrument. Lors, vielleur, vielleuse qui allez acquérir votre première boîte à roue, ne négligez pas les soins et les sentiments donnés à l'animale. Coton, colophane, changement de cordes le dimanche, huile d'olive bio (manivelle), bicarbonate de soude (clavier), redoublez d'attention envers votre nouvelle protégée. Ou alors, jouez de la cornemuse…


Vielle à roue alto fabriquée en 2011 par Benjamin Pouzadoux.
Accord ré/sol.
3 chanterelles, 2 bourdons, 2 cigales, 4 cordes sympathiques.
1 micro piezzo.
Poignée sur roulement à bille.
Chevilles mécaniques.
Caisse ronde.
Attaches courroie Straplock.
Housse de transport.


Prix : 3000 euros, instrument sur Toulouse
Contact : benjpouz [@] hotmail.com
> Vendue !


Vielle à roue Jacky Rageade, luthier installé à Nice.
Vielle ronde, table épicéa, cotes érable, noyer, chevilles mécanique de type banjo, clavier ébène, sautereaux gainés silicones, chanterelles accord sol3, sol4, débrayage indépendant, bourdons accords do3, sol2, mouche sol3, trompette ou cigale en do4, capodastres deux sillets (ré, mi) posés par Phillipe Mousnier (luthier, en Dordogne).
Achetée le 4 avril 2010, 3190 euros,  avec son étui Gama


Prix :  2600 euros, à débattre
Contact : c.monnier [@] laposte.net


Vielle à roue Kerbœuf.
Gurvan Kerbœuf vend une vielle : vielle électro-acoustique Kerbœuf de mai 2004 (tessiture alto). Couleur bleu turquoise. Épicéa et érable ondé, modèle électro avec 4 cellules et 2 types de sorties jack standard et XLR 5 points (4 cellules + masse).
Très bon instrument acoustique et électrique. 4 chanterelles ré grave, ré aigu, sol et la, permettant de jouer à la quarte ou à la quinte. Cordes disponibles dans tout bon magasin de musique (cordes de violon alto de type Pirastro ou Hélicore par exemple), 3 trompettes (ré, sol et la) avec 3 chiens, 3 bourdons (ré, sol et la), 4 cordes sympathiques, clavier en ébène.
Vendue avec étui rigide en résine de couleur verte + un câble de sonorisation adapté au branchement XLR 5 points.
Nécessite une petite console de mixage, dans le cadre de l'utilisation de ce type de câble.


Valeur à neuf de l'instrument en 2004 : 4050€ euros
Prix : 3000 euros (vielle + câble + étui)
Contact : 06 43 317 21 83
> Vendue !


Pascal.

jeudi 24 janvier 2013

L'Écho hors-série : lendemain de Nouvel An

© Pierre Tissot
Bonne année 2013… et tout le tralala !

Grâce à la disponibilité de Gilles, qui a ouvert les portes du local pour une rencontre extra-Paratge, nous avons pu nous retrouver quelques-uns, le 2 janvier, pour une rencontre post-apocalyptique. En dehors du maître des clés (façon Fort Boyard), nous fûmes peu : Don Jibé, David et ma personne.

David, en villégiature dans le sud, en a profité pour nous rendre une petite visite. Parti depuis quelques mois en Bretagne, c'est un indéboulonnable du Paratge des Sirènes que nous avons perdu (cf. Écho de juin 2012). Passée la joie des retrouvailles, David découvrait notre nouveau lieu de frasques.

Puis, on passe à une nouvelle naissance, hors Paratge, mais bon "paratgeaïre un jour, paratgeaïre toujours", une naissance donc : une nouvelle vielle pour les pognes de David.

David, de face © Jean-Brice
David, de dos (de profil ?) © Jean-Brice










Une Mousnier alto électroacoustique. Premier abord, on reconnait de suite la patte du luthier, quelques luthiers quand bien même reconvertis dans le moulin à poivre seraient reconnaissables entre mille. Le style, ma bonne Émilie, le style. Quel écrin de bois pour ce berceau du son ! Une très belle décoration d'entrelacs gravés et doucement piquetés par martelage sur le plumier et le cache roue, quand bien même cet instrument sortirait un son de crécelle, mon petit cœur de gribouilleur est déjà conquis. Don Jibé, moins enclin à la décoration au tuning, diraient les mauvaises langues, attend l'épreuve son. Mais, en bon acteur qui fait attendre son auditoire, ou en parfait pédagogue qui le veut instruit avant l'écoute, David nous explique ses choix, les propositions du luthier, et nous observons, sous toutes ses coutures, d'un œil impudique, ce nouvel instrument. Puis, vient l'écoute ; et là, on est sous le charme, d'autant que le compère nous régale de quelques bons extraits au débotté. Ah la la, quel dommage qu'il y ait tant de distance entre nous à présent.

David, bien peigné, présente la forme © Jean-Brice


David, proprement manucuré, présente le fond © Jean-Brice

Cependant, nos discussions nous amènent sur le terrain de la vielle en pays breton et nous apprenons, avec plaisir, qu'autour de Marc Anthony se regroupent quelques vielleux, dont David : un Paratge des Korrigans, en quelque sorte, super ! On se plait à imaginer des rencontres transrégionales, d'autant que, de l'autre côté, "une lueur se lève à l'est", comme dirait Aragorn — à moins que ce soit Galadriel —, puisque des rencontres de vielles ont l'air de s'y mettre en place.

Gilles nous montre des ouvrages de collectage, Monsieur le Président nous rejoint. En trio de vielles, nous jouons quelques morceaux pour avoir le plaisir de profiter du rendu. David nous apprends un rondeau, qu'il travailla avec Roman Baudoin.
Finalement, un soupçon de vielleux mis à mijoter dans une salle avec chauffage et lumière, et c'est la magie du Paratge qui reprend. Don Jibé, en bon reporter, tenta de filmer tout ça.

Au soir bien avancé, nous nous quittons avec force poutou et vœux de bonne continuation des uns et des autres, aux uns et aux autres.


Pierre.

lundi 21 janvier 2013

Double-wheeled hurdy-gurdy

Une vielle à roue, pour jouer en double ?
Alden et Cali Hackmann, qui fabriquent des vielles à roue, près de Washington, proposent un instrument inédit : une vielle avec… deux roues !
À quoi peut bien servir cette idée ? Avoir plus de volume sonore, séparer chanterelles et bourdons ou cordes harmoniques et cordes rythmiques, enrichir les fabricants de coton et de colophane ? Faire parler ces facteurs sur l'étonnant blòg du Paratge des Sirènes, peut-être tout simplement…

Double-wheeled hurdy gurdy 2002 © Olympic Musical Instruments

Nous avouons que, si ce n'est pour son rôle naturel de réserve à bactéries amies, l'utilité nous échappe. Peut-être n'est-ce, plus concrètement, qu'une roue de secours, un équipement en sus pour aventuriers musicaux qui n'ont pas peur des grands chemins accidentés et qui pourraient facilement voiler, au moindre dérapage modal, l'axe principal. A contrario, la chose s'avère peut-être tout autant indispensable qu'un bourdon sur une cabrette !

Après tout, il y a bien un fêlé de bricoleur qui eut l'idée, un jour, d'ajouter une roue à son monocycle, et un autre dingue d'inventeur qui doubla le foyer de son monocle. Lors là, qui sait…


Pascal.

mardi 8 janvier 2013

L'Écho des Sirènes, décembre 2012

© Pierre Tissot
Avant toute chose, précisons que le non-Paratge du mois précédent était celui de l'anniversaire de création de la rencontre par maître Priez il y a trois ans. Joyeux non-anniversaire donc !

C'est par fort vent, que je découvrais, sise dans une venelle agathoise environnée de façades basaltiques, la nouvelle salle du Paratge des Sirènes. Rue de l'amour, ça ne s'invente pas, dans un cadre où le corsaire Terrisse, en habit d'époque, ne dépareillerait pas. Le lieu : un ancien salon de coiffure, ce qui nous permettra de continuer à plier les cheveux en quatre concernant la technique, chercher un poil sur un œuf pour le répertoire, et espérer être plus que quatre pelés et cinq tondus pour les ateliers (je pense avoir épuisé les métaphores capillaires). L'endroit, débarrassé de ses bacs à shampoings, miroirs aux vanités et autre mobilier de coiffure, offre une enfilade de pièces propices au travail en petit groupe ; tant mieux, ça permet aux débutants de continuer à s'exercer, s'ils le veulent, durant les deux autres ateliers.

Gilles, en parfait amphitryon, attendait le reste de l'équipe. Elle ne fut pas longue à venir pour ce premier atelier, seul Don Jibé, en résidence d'artiste, avait prévenu de son retard. J'étais donc unique maître de cérémonie, comme on dit dans la branchouille festoyante. Pour m'entourer, l'inoxydable Sylvia et sa Dinota, Michèle et une de ses multiples vielles secondaires (la principale, une Siorat, est dans le Morvan), Gilles et sa location, Marie et sa… Chougnard®… ta-dan !!!

Marie, qui pédale sur sa vielle © Jean-Brice

Nous attaquons les désormais habituels mais nécessaires exercices au clavier et/ou à la rythmique. Je repense à ces phrases fort pertinentes de P. Lefeuvre, concernant la dissociation ou l'accompagnement rythmique de la mélodie dans Vielle à roue et autres instruments – 70 morceaux composés par Pascal Lefeuvre — Collection hors série Trad'magazine. Pour résumer, il y dit qu'opposer les deux techniques est une ineptie, et qu'il faut savoir faire les deux pour un maximum de plaisir.
Nous y sommes de façon formelle, en ce début de quatrième année de Paratge, avec deux ateliers consacré au calage et au décalage ; il est, cependant, plus courant de rencontrer un vielleux à rythmique calée qui ne veut surtout pas dissocier, que l'inverse. Enfin, en écoutant hurler les chiens ou striduler les cigales, je me plais à rêver à l'âge de raison du Paratge.

Sur ces entrefaites, débarque Luc. Il pose sa vielle, et le voilà parti — nous aussi pour l'occasion —, le désormais légendaire rugissement de son instrument nous déplâtre les esgourdes et décolle les lentilles aux bigleux camouflés. Il faut dire, que notre paratgeaïre n'a qu'une connaissance très parcellaire des fondamentaux de l'instrument ; ainsi, nous constatons, avec Sylvia, qu'il a l'équivalent d'un demi sachet de coton collé aux cordes, une série de barbes à papas en quelque sorte. Sylvia se propose pour un coup de main salutaire.
Dès lors, Don Jibé et le pèr' Priez arrivent. L'un me rejoint pour former le binôme du premier atelier, quant à l'autre, il se joint à Sylvia pour dépatouiller la vielle de Luc. Cependant que nous continuons, doc Bruno — pour l'occasion — nous tente une opération à plumier ouvert sans anesthésie et table d'harmonie sous assistance vibratoire. Docte avec cela, il suit les nouveaux protocoles médicaux, expliquant à son patient chacune de ses actions et leur conséquence musicale. Du coup, notre mestre en déconstruction retape une vielle, et l'atelier nous passe sous la caisse. Comme c'est pour une cause noble, nous lui pardonnons de bon cœur, sachant que la qualité de l'instrument révisé nous sera profitable.

Luc et sa vielle de Hobbit © Jean-Brice
Bruno opère sans anesthésie © Jean-Brice


















Petite pause, Pascal arrive, talonné de près par Patrice, redescendu de la capitale, et nous papotons, projet à Orléans, compte rendu de la Grande Battle vue des coulisses… 
Puis, je m'éclipse, ne pouvant, une fois ne valant pas loi, pour cause d'agenda très chargé, participé à la suite. 
Ici Pierrot, à vous les studios pour la suite de la soirée…

Pierre.


Post scriptum.
Notre chroniqueur préféré, ledit Pierrôt, s'échappant par la "porte en arrière" (comme disent les Cadjuns), nous hésitons un interminable instant à poursuivre ce Paratge de décembre, souhaitant rester sur une bonne impression? Finalement, raisonnablement, nous décidons de faire de cet ultime atelier pré Fin du Monde un rambalh informel de ragots et ragoûts, le tout ensemble.
Histoire d'hommager convenablement un autre grand musicien qui lui aussi s'en est allé discrètement, Patrice nous interprète une ou deux pièces de l'auteur de "River, stay 'way from my door", Dave Brubeck, décédé ce même jour sans nous prévenir.
De leur côté, Bruno et Marie évoquent Cyrius et Darius, qui n'ont pas davantage apporté à l'histoire de la vielle à roue que feu le compositeur californien — si nous avons bien suivi la conversation riche en anecdotes —, mais qui ont tout de même réussi à marquer leur époque de faits, gestes et gueuletons qu'un Paratge ne saurait contredire et encore moins bouder s'il était objectif.
Gilles reprend l'explication de l'opportunité qu'un bateau mène nos vielles à Orléans, à l'automne 2013. On se laisse tenter, il nous fait couler l'eau à la bouche (à l'heure de l'apéro), mais nous réalisons que d'ici-là, pas l'un de nous ne peut biffer ladite date sur son agenda, tant nos disponibilités sont aussi vaseuses qu'un La de corde mal cotonnée.
Sylvia et Michèle chantent des rengaines folkloriques d'un autre âge (qui a dit, "le leur" ?). C'est beau, comme un 78 tours sur le pick up de la grand-mère, on en pleurerait, surtout à l'approche des fêtes de la Noël qui ont l'heureuse habitude de sensibiliser les âmes les plus froides, voire celles d'une bande de cornemuseux.

Michèle la MorvanVielle © Jean-Brice
Kung Fu Sylvia © Jean-Brice


















Dans le même élan, Monsieur le Directeur actionne le phonographe de l'Imagineïre et nous fait écouter les vinyles de Martin Cayla, d'Antoine Bouscatel, tous ces joueurs d'accordéons et de musettes qui firent autrefois danser Paris aux sons de mélodies que nous tentons parfois de jouer sur nos vielles modernes. Naïfs, peut-être, mais nous sommes de grands sensibles, répétons-le. Le tout avec des bretzels aux cinq épices (certes, nous pourrions fêter l'anniversaire de Patricia Kaas, mais c'est surtout pour célébrer la saint Nicolas), des macarons chocolat-framboise, du pain et du fromage bio, du cidre, du café, etc.
"À la saint Gérald, neige de décembre, c'est pour le jardin cendres", nous nous quittons, nous souhaitant au moins, de la neige à la Noël. 
Prochain Paratge, le premier mercredi du mois de janvier. Ou, peut-être, le suivant. Ou… les deux ?

Pascal.