© Pierre Tissot |
C’est la rentrée du Paratge 2018 dans ses murs, ceux du foyer rural de Tourbes depuis bientôt un an. Mais aujourd’hui, il y a un pré-Paratge, et pas des moindres : en effet, le matin à 9 heures, Jean-Brice et Magalie passent devant Monsieur le Maire, et ils ont même un témoin : Monsieur Jacques Cress, président du dit foyer. JB ne fait pas les choses à moitié : à bord d’une rutilante voiture noire de ministre flambant neuve, il remonte la rue de la mairie en sens interdit sous le regard médusé d’autochtones interloqués. Après force manœuvres de stationnement, il sort enfin au grand jour, brandissant plusieurs exemplaires d’un dossier dûment compilé pendant la nuit : l’avant projet de la fête des 10 ans du Paratge à Tourbes, le mercredi 1er mai 2019.
L’entrevue avec Christian Jantel est fructueuse, et après des échanges experts sur l’organisation et la logistique, le Tourbain, la Tourbaine, et le Bittérois (mais pas la Bittérenne) ressortent de la mairie avec la bénédiction de son édile. Direction l’église, puis déambulation pour repérage dans les ruelles et placettes de charme et au parc-scène via le marché, avant un café au café sous les platanes centenaires. Un dernier saut jusqu’à la salle des fêtes, communément appelée foyer des campagnes dans la région, où l’on retrouve d’ailleurs le maire affairé, mais qui aimablement nous présente le lieu. En ressortant, il est presque midi. On pourrait aisément profiter de ce beau village jusqu’à 16h30, heure de Paratge. Il reste bien plusieurs restos et bars à vin à visiter, mais le déjeuner, communément appelé dîner dans la région, attend dans les pénates respectives. Alors, à tout à l’heure !
Il est 16h40. Pas de JB ni de clé à l’horizon du foyer rural, devant lequel sont postés Alain, Magalie, Julie et ses deux fils jumeaux de 11 ans : Gabin et Raphaël. Eh oui, les plus jeunes recrues du Paratge sont là. Lors d’une sortie pédagogique de septembre avec le collège de Roujan, ils ont entendu un vielliste (Jean-Marc Parayre) jouer de son instrument dans une chapelle près de Bédarieux. Et ce fut la révélation ! En rentrant chez eux le soir, ils ont annoncé à leur maman :
« On sait ce qu’on veut faire dans la vie : de la vielle à roue ! »
— Vous êtes sûrs que vous ne préférez pas faire de la guitare, ou du piano ? Ça, je pourrais vous trouver des cours. »
Les fistons n’en démordant pas, Julie s’est alors souvenue qu’elle connaissait tout de même une énergumène tourneuse de manivelle : Magalie, sa collègue.
« Magaliiiii ? Au secours ! Devine ce qui m’arrive : mes fils veulent jouer de la vielle à roue !! Mais qu’est-ce que je peux faire…?! »
Téléphoner à Jean-Brice, qui invita ces deux urluberlus-qui-ne-peuvent-pas-faire-de-la-guitare-comme-tout-le-monde-non-mais-alors au Paratge d’octobre pour leur initiation.
16h42, les vielles Havond déboulent dans une fourgonnette des Cuisines de Provence. 16h45, telle une diva au retard calculé, la voiture noire étincelante fait une entrée lente et majestueuse dans le parking du foyer. Après force manœuvres de stationnement, Jean-Brice s’en extirpe en justifiant avec conviction son retard et les dimensions de son nouveau véhicule.
Le premier atelier démarre façon leçon numéro un : assis et impressionnés, nos deux pioupious sont prestement harnachés d’une vielle d’une taille juste au-dessous de la leur. Puis, le précepteur dispense les premiers enseignements, sous le regard attentif du luthier. À l’autre bout de la frise chronologique, Alain en profite pour revoir les bases. Un autre Alain arrive. C’est le papa. Magalie prend des photos de familles pour le blog et la postérité. Qui sait ? Peut-être assistons-nous là aux premiers tours de manivelle d’un futur Patrick Bouffard. Peut-être dans 40 ans les frères Blad supplanteront-ils les Guillemain dans la célébrité…
Malgré le poids des regards et de l’attention de tous ces adultes, nos deux néophytes émettent leurs premiers sons avec brio, c’est-à-dire sans évacuation immédiate du local par ses occupants. Gabin pousse un peu le chien à aboyer, et confie à Magalie que c’est ce qu’il préfère dans la vielle. Après une bonne demi-heure d’entraînement, l’initiation prend fin. Julie s’accorde avec JB pour des retrouvailles. Les vielles s’accordent pour l’atelier des adultes.
Bientôt, Marie arrive, talonnée par Pierre. JB fait une première annonce sur l’avancement du projet des 10 ans du Paratge. Attention, ça va gazer ! Il faut bosser dur, tout le monde ! Allez, au boulot, tout de suite, et qu’ça saute !
Malgré l’hilarité déployée d’un Pierre très en forme, on attaque avec un sérieux inhabituel les arrangements d’un premier morceau : "Derrière chez nous". La discipline est de rigueur : Alain, qui tourne sa manivelle pendant des explications, est envoyé au coin. On reprend : on se met d’accord, on note, on répète, on enregistre. Un moment rare de Paratge, sans brouhaha, chahut, effusions sur les résultats du rugby, ni effluves de vin rouge. Mais que se passe-t-il ? Seule une tablette de chocolat collective disparaît à la vitesse de la lumière en face de Magalie.
À peine Alain a-t-il réintégré le cercle que Pascal arrive, avec une heure d’avance. Il n’a pas fini la distribution circulaire de bisous qu’il se trouve interpellé (sans doute par quelque jaloux) sur la bactériologie de la barbe. Bien que le sujet n’avantage point la plupart des paratgeaïres, on disserte allègrement sur ce constat alarmant : les barbes partagent avec les lunettes de wc le même nombre et le même type de bactéries. On se dévisage : plus de la moitié de notre assemblée est barbue ! Ce n’est plus un Paratge de foyer rural, mais un partage de foyers infectieux ! Seuls Marie, Magalie et Jean-Brice se tirent à bon compte de la discussion, Jean-Brice avec un léger mérite en plus.
Max arrive. Ouf, il est rasé de près ! Mais bon sang, il a pourtant quelque chose de semblable… Ça y est, Pascal, aux lunettes aseptiques, met le doigt dessus : « Tu as le même t-shirt que Thierry ! » Une marque sportive a encore frappé ! Sans doute par souci d’harmonie visuelle, Max va s’assoir à côté de Thierry. Après les jumeaux Blad, les jumeaux Décathlon sont au Paratge !
Bon, après toutes ces digressions, glabres et velus remettent la main à la manivelle, JB aux manettes. On refait un tour derrière chez nous, puis on s’arrête au "Bal au Francese". Avec componction, JB note sur un calepin le déroulement des parties à exécuter par les (H)uns et les autres.
Aïe aïe aïe, voilà que Pierre relance la rubrique nécrologique, stoppée depuis quelques mois. Le Français du bal se fait plaquer, et une partie de l’équipe entame "La Bohème", mais pour quelques secondes seulement. En effet, l’évocation d’un match de rugby expédie l’hommage, et la discussion reprend de plus belle depuis les tribunes du palais des sports de Béziers, pendant que tout le reste de la compagnie s’égaye par binômes dans des palabres diverses.
Marie attend. Calepin à la main et yeux rivés sur les deux trublions, elle retient un soupir. L’heure de colle va bientôt tomber. Heureusement, on finit par reprendre nos esprits et nos manivelles avant sanction, et on part faire un tour vers "Paris et ses scottishes".
Arrive le point de non retour, quand Thierry ne tient plus sans vin rouge ni pâté. D’un bond, il nous entraîne tous dans son élan vers le réfectoire du monastère. Le transfert s’opère en moins de 30 secondes. On redistribue quelques tables, et nous revoici en posture de banquet autour d’emballages épars qui tournent en boucle. Ce soir, point de conversations ni plaisanteries privées entre quatre yeux ; tous les regards sont sur Jean-Brice, qui rend compte solennellement de l’avancement du projet des 10 ans du Paratge. Tout le monde écoute avec une certaine gravité.
Il faut dire qu’il y a de l’ambition : jouant des coudes avec les festivals du Son Continu et d’Anost, Tourbes est en passe de devenir THE rendez-vous incontournable de la vielle à roue en Languedoc le 1er mai 2019 : passa carreira, concert conté et chanté dans l’église, bœuf tout le midi à la terrasse du café, atelier du luthier, formations réduites dans la cour de l’ancien castrum, concert et balèti au parc Anglade, musiciens formellement invités, affiche officielle par notre maître dessinateur professionnel, j’ai nommé Pierre, etc. On ne sait plus qui, du bon vin ou du programme, commence à nous faire tourner la tête. Quelques réserves sont proférées quant à la popularité de l’événement. Un terrain d’entente est trouvé pour pouvoir assumer un éventuel flop sans avoir engagé trop de gens ni de sous. Mais c’est sûr, ça va être une fête magnifique.
Le temps d’une journée, Tourbes va se transformer en monde merveilleux de la vielle à roue. Le décor est déjà là, il n’y a plus qu’à lâcher les talents multiples des paratgeaïres dans les rues et la convivencia, la joya, et l’amor feront le reste.
C’est la fin de la rentrée 2018 du Paratge dans ses murs, ceux du foyer rural de Tourbes depuis bientôt un an. Mais aujourd’hui, il y a un post-paratge, et pas des moindres : en effet, ce soir aux alentours de minuit, Pascal et Magalie passent devant la mairie, déambulent dans les ruelles et les cours médiévales secrètes que cache le village derrière la façade du quai. Invisibles et affranchis de la lumière du jour, les deux paratgeaïres glissent de porche en fontaine, déchiffrent les pierres et tutoient les âmes de quelques ancêtres à la lueur des luminaires d’un ciel d’octobre estival.
Dans la nuit s’esquissent les silhouettes des compagnons de bonne fortune : ici se tiendrait Thierry et sa lutherie, là jouerait Marie et sa suite, là encore habiterait Magalie derrière une fenêtre à meneaux du XVe siècle, devant laquelle elle pourrait enfin rédiger ses articles pour le Paratge en calligraphie à la plume d’oie.
Pas une ombre au tableau ; tout est à sa place. La subreptice découverte du Tourbes nocturne s’achève comme il se doit près du chevet de l’église, d’où une fois encore les volutes des palabres ne se dissiperont sur le chemin des étoiles que fort tard dans la nuit.
Les 10 ans du Paratge : c'est par là ! © Jean-Brice
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L’entrevue avec Christian Jantel est fructueuse, et après des échanges experts sur l’organisation et la logistique, le Tourbain, la Tourbaine, et le Bittérois (mais pas la Bittérenne) ressortent de la mairie avec la bénédiction de son édile. Direction l’église, puis déambulation pour repérage dans les ruelles et placettes de charme et au parc-scène via le marché, avant un café au café sous les platanes centenaires. Un dernier saut jusqu’à la salle des fêtes, communément appelée foyer des campagnes dans la région, où l’on retrouve d’ailleurs le maire affairé, mais qui aimablement nous présente le lieu. En ressortant, il est presque midi. On pourrait aisément profiter de ce beau village jusqu’à 16h30, heure de Paratge. Il reste bien plusieurs restos et bars à vin à visiter, mais le déjeuner, communément appelé dîner dans la région, attend dans les pénates respectives. Alors, à tout à l’heure !
Il est 16h40. Pas de JB ni de clé à l’horizon du foyer rural, devant lequel sont postés Alain, Magalie, Julie et ses deux fils jumeaux de 11 ans : Gabin et Raphaël. Eh oui, les plus jeunes recrues du Paratge sont là. Lors d’une sortie pédagogique de septembre avec le collège de Roujan, ils ont entendu un vielliste (Jean-Marc Parayre) jouer de son instrument dans une chapelle près de Bédarieux. Et ce fut la révélation ! En rentrant chez eux le soir, ils ont annoncé à leur maman :
« On sait ce qu’on veut faire dans la vie : de la vielle à roue ! »
— Vous êtes sûrs que vous ne préférez pas faire de la guitare, ou du piano ? Ça, je pourrais vous trouver des cours. »
Les fistons n’en démordant pas, Julie s’est alors souvenue qu’elle connaissait tout de même une énergumène tourneuse de manivelle : Magalie, sa collègue.
« Magaliiiii ? Au secours ! Devine ce qui m’arrive : mes fils veulent jouer de la vielle à roue !! Mais qu’est-ce que je peux faire…?! »
Téléphoner à Jean-Brice, qui invita ces deux urluberlus-qui-ne-peuvent-pas-faire-de-la-guitare-comme-tout-le-monde-non-mais-alors au Paratge d’octobre pour leur initiation.
16h42, les vielles Havond déboulent dans une fourgonnette des Cuisines de Provence. 16h45, telle une diva au retard calculé, la voiture noire étincelante fait une entrée lente et majestueuse dans le parking du foyer. Après force manœuvres de stationnement, Jean-Brice s’en extirpe en justifiant avec conviction son retard et les dimensions de son nouveau véhicule.
Le premier atelier démarre façon leçon numéro un : assis et impressionnés, nos deux pioupious sont prestement harnachés d’une vielle d’une taille juste au-dessous de la leur. Puis, le précepteur dispense les premiers enseignements, sous le regard attentif du luthier. À l’autre bout de la frise chronologique, Alain en profite pour revoir les bases. Un autre Alain arrive. C’est le papa. Magalie prend des photos de familles pour le blog et la postérité. Qui sait ? Peut-être assistons-nous là aux premiers tours de manivelle d’un futur Patrick Bouffard. Peut-être dans 40 ans les frères Blad supplanteront-ils les Guillemain dans la célébrité…
Face au précepteur, au luthier attentif, ainsi qu'à leurs parents,
Gabin et Raphaël font leurs premiers tours de roue © Magalie |
Malgré le poids des regards et de l’attention de tous ces adultes, nos deux néophytes émettent leurs premiers sons avec brio, c’est-à-dire sans évacuation immédiate du local par ses occupants. Gabin pousse un peu le chien à aboyer, et confie à Magalie que c’est ce qu’il préfère dans la vielle. Après une bonne demi-heure d’entraînement, l’initiation prend fin. Julie s’accorde avec JB pour des retrouvailles. Les vielles s’accordent pour l’atelier des adultes.
Bientôt, Marie arrive, talonnée par Pierre. JB fait une première annonce sur l’avancement du projet des 10 ans du Paratge. Attention, ça va gazer ! Il faut bosser dur, tout le monde ! Allez, au boulot, tout de suite, et qu’ça saute !
Malgré l’hilarité déployée d’un Pierre très en forme, on attaque avec un sérieux inhabituel les arrangements d’un premier morceau : "Derrière chez nous". La discipline est de rigueur : Alain, qui tourne sa manivelle pendant des explications, est envoyé au coin. On reprend : on se met d’accord, on note, on répète, on enregistre. Un moment rare de Paratge, sans brouhaha, chahut, effusions sur les résultats du rugby, ni effluves de vin rouge. Mais que se passe-t-il ? Seule une tablette de chocolat collective disparaît à la vitesse de la lumière en face de Magalie.
À peine Alain a-t-il réintégré le cercle que Pascal arrive, avec une heure d’avance. Il n’a pas fini la distribution circulaire de bisous qu’il se trouve interpellé (sans doute par quelque jaloux) sur la bactériologie de la barbe. Bien que le sujet n’avantage point la plupart des paratgeaïres, on disserte allègrement sur ce constat alarmant : les barbes partagent avec les lunettes de wc le même nombre et le même type de bactéries. On se dévisage : plus de la moitié de notre assemblée est barbue ! Ce n’est plus un Paratge de foyer rural, mais un partage de foyers infectieux ! Seuls Marie, Magalie et Jean-Brice se tirent à bon compte de la discussion, Jean-Brice avec un léger mérite en plus.
Max arrive. Ouf, il est rasé de près ! Mais bon sang, il a pourtant quelque chose de semblable… Ça y est, Pascal, aux lunettes aseptiques, met le doigt dessus : « Tu as le même t-shirt que Thierry ! » Une marque sportive a encore frappé ! Sans doute par souci d’harmonie visuelle, Max va s’assoir à côté de Thierry. Après les jumeaux Blad, les jumeaux Décathlon sont au Paratge !
Dissertation sur le mérite (ou non) de ne point porter la barbe © Magalie
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Bon, après toutes ces digressions, glabres et velus remettent la main à la manivelle, JB aux manettes. On refait un tour derrière chez nous, puis on s’arrête au "Bal au Francese". Avec componction, JB note sur un calepin le déroulement des parties à exécuter par les (H)uns et les autres.
Aïe aïe aïe, voilà que Pierre relance la rubrique nécrologique, stoppée depuis quelques mois. Le Français du bal se fait plaquer, et une partie de l’équipe entame "La Bohème", mais pour quelques secondes seulement. En effet, l’évocation d’un match de rugby expédie l’hommage, et la discussion reprend de plus belle depuis les tribunes du palais des sports de Béziers, pendant que tout le reste de la compagnie s’égaye par binômes dans des palabres diverses.
Marie attend. Calepin à la main et yeux rivés sur les deux trublions, elle retient un soupir. L’heure de colle va bientôt tomber. Heureusement, on finit par reprendre nos esprits et nos manivelles avant sanction, et on part faire un tour vers "Paris et ses scottishes".
Pierre et Pascal, bohémiens-cathares du Paratge © Jean-Brice
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Arrive le point de non retour, quand Thierry ne tient plus sans vin rouge ni pâté. D’un bond, il nous entraîne tous dans son élan vers le réfectoire du monastère. Le transfert s’opère en moins de 30 secondes. On redistribue quelques tables, et nous revoici en posture de banquet autour d’emballages épars qui tournent en boucle. Ce soir, point de conversations ni plaisanteries privées entre quatre yeux ; tous les regards sont sur Jean-Brice, qui rend compte solennellement de l’avancement du projet des 10 ans du Paratge. Tout le monde écoute avec une certaine gravité.
Il faut dire qu’il y a de l’ambition : jouant des coudes avec les festivals du Son Continu et d’Anost, Tourbes est en passe de devenir THE rendez-vous incontournable de la vielle à roue en Languedoc le 1er mai 2019 : passa carreira, concert conté et chanté dans l’église, bœuf tout le midi à la terrasse du café, atelier du luthier, formations réduites dans la cour de l’ancien castrum, concert et balèti au parc Anglade, musiciens formellement invités, affiche officielle par notre maître dessinateur professionnel, j’ai nommé Pierre, etc. On ne sait plus qui, du bon vin ou du programme, commence à nous faire tourner la tête. Quelques réserves sont proférées quant à la popularité de l’événement. Un terrain d’entente est trouvé pour pouvoir assumer un éventuel flop sans avoir engagé trop de gens ni de sous. Mais c’est sûr, ça va être une fête magnifique.
Le temps d’une journée, Tourbes va se transformer en monde merveilleux de la vielle à roue. Le décor est déjà là, il n’y a plus qu’à lâcher les talents multiples des paratgeaïres dans les rues et la convivencia, la joya, et l’amor feront le reste.
C’est la fin de la rentrée 2018 du Paratge dans ses murs, ceux du foyer rural de Tourbes depuis bientôt un an. Mais aujourd’hui, il y a un post-paratge, et pas des moindres : en effet, ce soir aux alentours de minuit, Pascal et Magalie passent devant la mairie, déambulent dans les ruelles et les cours médiévales secrètes que cache le village derrière la façade du quai. Invisibles et affranchis de la lumière du jour, les deux paratgeaïres glissent de porche en fontaine, déchiffrent les pierres et tutoient les âmes de quelques ancêtres à la lueur des luminaires d’un ciel d’octobre estival.
Dans la nuit s’esquissent les silhouettes des compagnons de bonne fortune : ici se tiendrait Thierry et sa lutherie, là jouerait Marie et sa suite, là encore habiterait Magalie derrière une fenêtre à meneaux du XVe siècle, devant laquelle elle pourrait enfin rédiger ses articles pour le Paratge en calligraphie à la plume d’oie.
Pas une ombre au tableau ; tout est à sa place. La subreptice découverte du Tourbes nocturne s’achève comme il se doit près du chevet de l’église, d’où une fois encore les volutes des palabres ne se dissiperont sur le chemin des étoiles que fort tard dans la nuit.
Magalligrafa Plume-d'oie.
La bienvenue à Gabin et Raphaël : ça fait sensiblement retomber la moyenne d'âge du Paratge, bravo !
RépondreSupprimerBravo. Merci pour ce merveilleux compte rendu qui nous fait chaud au cœur. Je crois que ce 1er Mai 2019 sera une journée inoubliable pour notre beau village de Tourbes. Allez faut remonter les manches et actionner les manivelles et tout sera parfait. Claudine Ancé secrétaire du Foyer Rural
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