© Pierre Tissot |
L’autre jour, au super marché, j’ai croisé Jacqueline.
Elle se précipite vers moi, cheveux dressés sur la tête, œil bleu plein d’étincelles. Jacqueline est de l’inattendu et le cœur ouvert à deux battants. Je la classe parmi les créatifs… inclassables.
— Mardi soir… concert chez moi à 19 heures… Vous viendrez ?
— Concert de quoi ?
— De vielles à roue.
— Quoi ? De vielles à roue ?
Mardi soir, on entre dans le jardin plein de poteries et de sculptures.
Déjà du monde.
— Bonsoir, bonsoir. Embrassades.
— Ah ! C’est vous ? Il y a longtemps qu’on ne s’était pas vu…
— Comment ça va ?
— Ça va… ca va…
Sourires du soir. Quelques souvenirs. Touches de cordialité apaisante. Frémissement des feuilles au passage d’un souffle de vent…
Les plats sur les tables déclenchent des réflexes de mâchouillis et de déglutition… Pizzas, quiches… cakes salés ou sucrés. La cordialité se situe maintenant au niveau de l’estomac. Le vin coule. Début de béatitude dans l’ombre qui gagne.
00:00 Présentation de la vielle à roue, par Marc
14:00 Concert du Paratge des Sirènes, à Clapier
© ProdGD
Quelques uns se détachent du groupe, montent sur la terrasse, armés d’un instrument à la gueule incroyable. Une chose lourdingue, bossue ou ventrue, on ne sait pas. Doté d’une manivelle pour la roue, qui va faire sonner le bourdon, et puis des cordes qu’on ne distingue pas bien.
Les dix vielleux s’assoient. Nous aussi, en contre-bas, absorbés par l’ombre des arbres.
Les vieux instruments se mettent en marche. On ferme les yeux. On entre dans une forêt de sons étranges, étrangers à nos oreilles. Mille sonorités des airs gais ou mélancoliques. Et les bourdons nous entrainent on ne sait où. Au loin… bien au-delà de nous-mêmes.
Je crois que ce soir là, les arbres aussi se sont mis à rêver.
Elle se précipite vers moi, cheveux dressés sur la tête, œil bleu plein d’étincelles. Jacqueline est de l’inattendu et le cœur ouvert à deux battants. Je la classe parmi les créatifs… inclassables.
— Mardi soir… concert chez moi à 19 heures… Vous viendrez ?
— Concert de quoi ?
— De vielles à roue.
— Quoi ? De vielles à roue ?
Mardi soir, on entre dans le jardin plein de poteries et de sculptures.
Déjà du monde.
— Bonsoir, bonsoir. Embrassades.
— Ah ! C’est vous ? Il y a longtemps qu’on ne s’était pas vu…
— Comment ça va ?
— Ça va… ca va…
Sourires du soir. Quelques souvenirs. Touches de cordialité apaisante. Frémissement des feuilles au passage d’un souffle de vent…
Les plats sur les tables déclenchent des réflexes de mâchouillis et de déglutition… Pizzas, quiches… cakes salés ou sucrés. La cordialité se situe maintenant au niveau de l’estomac. Le vin coule. Début de béatitude dans l’ombre qui gagne.
00:00 Présentation de la vielle à roue, par Marc
14:00 Concert du Paratge des Sirènes, à Clapier
© ProdGD
Quelques uns se détachent du groupe, montent sur la terrasse, armés d’un instrument à la gueule incroyable. Une chose lourdingue, bossue ou ventrue, on ne sait pas. Doté d’une manivelle pour la roue, qui va faire sonner le bourdon, et puis des cordes qu’on ne distingue pas bien.
Les dix vielleux s’assoient. Nous aussi, en contre-bas, absorbés par l’ombre des arbres.
Les vieux instruments se mettent en marche. On ferme les yeux. On entre dans une forêt de sons étranges, étrangers à nos oreilles. Mille sonorités des airs gais ou mélancoliques. Et les bourdons nous entrainent on ne sait où. Au loin… bien au-delà de nous-mêmes.
Je crois que ce soir là, les arbres aussi se sont mis à rêver.
Marie-Hélène Lopez
Merci Marie-Hélène, très beau papier !
RépondreSupprimerLa réussite de cette soirée doit aussi beaucoup à cette délicieuse tarte brandade-poivrons et à ces carrés aux fruits rouges, disons-le franchement.
Absorbés par l'ombre des arbres, on entre dans une forêt aux sons étranges. Frémissement des feuilles. Dans l'ombre qui gagne, quelques-uns se détachent, cheveux dressés sur la tête, armés, la gueule lourdingue, bossus ou ventrus ; étrangers dotés de cordes qu'on ne distingue pas bien, et d'une manivelle, et qui nous entraînent on ne sait où. On ferme les yeux.
RépondreSupprimerJe crois que ce soir-là, les arbres aussi se sont mis à avoir le bourdon.