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mercredi 15 octobre 2014

La chronique ânnonante

Cette année, les sirènes ont décidé d'aller nager dans les étangs du Morvan, et, ce faisant, de participer à la 37e Fête de la vielle d'Anost. Une petite mais fine équipe était là, pour représenter les ateliers agathois.
                
À tout seigneur (de l'Anost), tout honneur, commençons par Sylvia qui, trouvant que le trajet Gallargues à Agde (88 km aller), une fois par mois, c'était pour les petites natures, a doublé le trajet mensuel par un Gallargues à Anost (479 km aller), pour partir rejoindre ses comparses de la Bande de Vielles ; suivaient Jibé, venu avec Castanha e Vinovèl, et Patrice, avec sa ténor, pour une présentation solo de l'instrument. Marie et moi-même suivions avec nos vielles respectives.

Où est Charlie ? Où est sylvia ? © Anonyme

Dire que le temps n'était pas tout à fait au rendez-vous, serait retourner le couteau dans la pluie, tant l'été pourri a concerné un peu tout le monde, mais sans être estival, il aurait pu être plus catastrophique. Je clos ce sujet météorologique au plus vite, car Jibé a bien insisté sur le sujet : il fit lourdement sentir aux autochtones, comme aux festivaliers, combien le temps était bien plus clément sous nos latitudes du Midi moins le quart au Midi et demi. Et ceci, en guise d'introduction de la plupart de nos sets, c'est dire s'il eut le temps de se répandre sur le temps.

Anost, cette année, ce fut des températures tiédasses, la journée, qui piquent en soirée, et qui enrhument la nuit. Heureusement, la bonne humeur réchauffait les cœurs à défaut des corps. La cordialité et le chaleureux accueil de Raphaël, véritable chef d'orchestre de la rencontre, nous fît bien vite oublier ces températures peu aoûtiennes, et un bon plat de frites moules, dû à l'entregent de l'inénarrable Sylvia, finît un de ces soirs par réchauffer nos estomacs. Le gageure, quand on fait du bal à la rue comme nous le fîmes, étant de jouer entre les gouttes. Nous y parvînmes, et l'accueil qui nous fût réservé participa aussi au réchauffement climatique.

Certains viellent, d'autre se croise les bras © Anonyme

Anost 2014, c'était également une programmation tout azimut. Une scène ouverte à de nombreux groupes, avec de belles découvertes à la clef, des bals, dont un animé par nos compères Castanha e Vinovèl de passage, avec valise sous les yeux et bonne humeur communicative ; ce fut également des concours de jeunes talents, prouvant que la relève est bien assurée, des initiations aux danses trad, dont un atelier pirate fait par Marie, pour apprendre, au sac de noix que je suis, quelques danses, des stages, dont un de vielle où, une fois n'est pas coutume, Sylvia était absente ; des scènes multiples et variées, allant du groupe trad métal ourano-tellurique Familha Artùs, à Tradberry, en passant par le Trio Bouffard, les Booz's Brothers, et j'en oublie tant il y en eut. Enfin, des petites conférences, comme celle de Claude Ribouillault, sur la lutherie des tranchées de 14/18, et sur un sujet moins grave, notre Patrice local qui présentait sa vielle ténor, le… Pat Varotti de la roue, en quelque sorte. Petite anecdote, à ce propos, cependant que notre compère jouait en électro-acoustique, une spectatrice venue du pays des Polders lui demande s'il ne pourrait pas jouer sans les fortifications. « Il joue sans les fortifications », un nouvel épisode de Vuillaumet-le-Conquérant.

Certain vielle, d'autres se croisent les bras © Anonyme

Anost 37e édition de la Fête de la Vielle, ce fut pour nous des brouettés de souvenirs. De la musique jouée, écoutée, de bonnes rigolades… et de la pluie (ça, c'est pour Jibé).
Rejoignant Sylvia et Jérome, qui connaissent tout le canton d'Anost, nous avons devisé avec les divers luthiers. Maxou a enfin révélé à Jibé l'histoire authentique et sans adjuvant du Vol du bourdon. Marie a longuement devisé avec Dinota, en profitant pour essayer les vielles ; j'en ai profité pour aller faire un brin de causette avec Joël Traunecker, surpris que l'article sur les vielles de gauchers ne soit pas encore sur le Blog qui bourdonne (ça ne saurait tarder).

À ce propos, en sinistre manivellant (traduire gaucher contrariant), j'ai eu l'occasion de discuter avec quelques viellants gauchers contrariés et de faire essayer ma vielle. Surprenant de voir leurs réactions. Patrice nous propose de nouveaux matériaux pour nos cotons, le poil de chatte — ou de chat, pour moins d'ambiguité —, ce qui donne lieu à un tombereau de blagues à deux heures du matin. Don Jibé négocie, pendant toute la durée du séjour, une vielle d'occasion à Raymond Chance, qu'il s'entête à appeler Roger-Raymond de Trinque à Vielle : le duo nous offre, journellement, des conversations que ne renierait pas Pagnol !

Le Paratge et Raymond Chance © Anonyme

Le Paratge et Jean-Paul Dinota © Anonyme

On fait le set du diable, c'est à dire que, coincés entre un container et la rue, on va voir passer dans un mouchoir de poche, une camionnette, un bus et un VSAB des pompiers, toutes sirènes hurlantes. Ce dernier cas, fort à propos pour le Paratge du même nom. Du coup, danser devant nous serait synonyme de passage sous les roues et pas celles de nos vielles.

Une bien belle aventure, dont je retiendrais deux images fortes : la première est la salve d'applaudissements qui accompagna notre set Paratge des Sirènes sur scène, clôturé par une Dame en Si bémol à notre sauce, qui plût fortement (non Jibé, du verbe plaire, et pas du verbe pleuvoir). Enfin, la totémisation de Raphaël, qui méritait bien cette statue à la grandeur de sa générosité et de la chaleur humaine qu'il infuse à tout ce festival.
Une bien belle aventure, pour l'équipée paratgeaïre.

Petit bœuf improvisé, au passage du nouveau totem © Anonyme

À vos plumes, mes comparses, pour coucher dans vos commentaires vos impressions ou souvenirs…


Pierre

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