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mardi 8 janvier 2013

L'Écho des Sirènes, décembre 2012

© Pierre Tissot
Avant toute chose, précisons que le non-Paratge du mois précédent était celui de l'anniversaire de création de la rencontre par maître Priez il y a trois ans. Joyeux non-anniversaire donc !

C'est par fort vent, que je découvrais, sise dans une venelle agathoise environnée de façades basaltiques, la nouvelle salle du Paratge des Sirènes. Rue de l'amour, ça ne s'invente pas, dans un cadre où le corsaire Terrisse, en habit d'époque, ne dépareillerait pas. Le lieu : un ancien salon de coiffure, ce qui nous permettra de continuer à plier les cheveux en quatre concernant la technique, chercher un poil sur un œuf pour le répertoire, et espérer être plus que quatre pelés et cinq tondus pour les ateliers (je pense avoir épuisé les métaphores capillaires). L'endroit, débarrassé de ses bacs à shampoings, miroirs aux vanités et autre mobilier de coiffure, offre une enfilade de pièces propices au travail en petit groupe ; tant mieux, ça permet aux débutants de continuer à s'exercer, s'ils le veulent, durant les deux autres ateliers.

Gilles, en parfait amphitryon, attendait le reste de l'équipe. Elle ne fut pas longue à venir pour ce premier atelier, seul Don Jibé, en résidence d'artiste, avait prévenu de son retard. J'étais donc unique maître de cérémonie, comme on dit dans la branchouille festoyante. Pour m'entourer, l'inoxydable Sylvia et sa Dinota, Michèle et une de ses multiples vielles secondaires (la principale, une Siorat, est dans le Morvan), Gilles et sa location, Marie et sa… Chougnard®… ta-dan !!!

Marie, qui pédale sur sa vielle © Jean-Brice

Nous attaquons les désormais habituels mais nécessaires exercices au clavier et/ou à la rythmique. Je repense à ces phrases fort pertinentes de P. Lefeuvre, concernant la dissociation ou l'accompagnement rythmique de la mélodie dans Vielle à roue et autres instruments – 70 morceaux composés par Pascal Lefeuvre — Collection hors série Trad'magazine. Pour résumer, il y dit qu'opposer les deux techniques est une ineptie, et qu'il faut savoir faire les deux pour un maximum de plaisir.
Nous y sommes de façon formelle, en ce début de quatrième année de Paratge, avec deux ateliers consacré au calage et au décalage ; il est, cependant, plus courant de rencontrer un vielleux à rythmique calée qui ne veut surtout pas dissocier, que l'inverse. Enfin, en écoutant hurler les chiens ou striduler les cigales, je me plais à rêver à l'âge de raison du Paratge.

Sur ces entrefaites, débarque Luc. Il pose sa vielle, et le voilà parti — nous aussi pour l'occasion —, le désormais légendaire rugissement de son instrument nous déplâtre les esgourdes et décolle les lentilles aux bigleux camouflés. Il faut dire, que notre paratgeaïre n'a qu'une connaissance très parcellaire des fondamentaux de l'instrument ; ainsi, nous constatons, avec Sylvia, qu'il a l'équivalent d'un demi sachet de coton collé aux cordes, une série de barbes à papas en quelque sorte. Sylvia se propose pour un coup de main salutaire.
Dès lors, Don Jibé et le pèr' Priez arrivent. L'un me rejoint pour former le binôme du premier atelier, quant à l'autre, il se joint à Sylvia pour dépatouiller la vielle de Luc. Cependant que nous continuons, doc Bruno — pour l'occasion — nous tente une opération à plumier ouvert sans anesthésie et table d'harmonie sous assistance vibratoire. Docte avec cela, il suit les nouveaux protocoles médicaux, expliquant à son patient chacune de ses actions et leur conséquence musicale. Du coup, notre mestre en déconstruction retape une vielle, et l'atelier nous passe sous la caisse. Comme c'est pour une cause noble, nous lui pardonnons de bon cœur, sachant que la qualité de l'instrument révisé nous sera profitable.

Luc et sa vielle de Hobbit © Jean-Brice
Bruno opère sans anesthésie © Jean-Brice


















Petite pause, Pascal arrive, talonné de près par Patrice, redescendu de la capitale, et nous papotons, projet à Orléans, compte rendu de la Grande Battle vue des coulisses… 
Puis, je m'éclipse, ne pouvant, une fois ne valant pas loi, pour cause d'agenda très chargé, participé à la suite. 
Ici Pierrot, à vous les studios pour la suite de la soirée…

Pierre.


Post scriptum.
Notre chroniqueur préféré, ledit Pierrôt, s'échappant par la "porte en arrière" (comme disent les Cadjuns), nous hésitons un interminable instant à poursuivre ce Paratge de décembre, souhaitant rester sur une bonne impression? Finalement, raisonnablement, nous décidons de faire de cet ultime atelier pré Fin du Monde un rambalh informel de ragots et ragoûts, le tout ensemble.
Histoire d'hommager convenablement un autre grand musicien qui lui aussi s'en est allé discrètement, Patrice nous interprète une ou deux pièces de l'auteur de "River, stay 'way from my door", Dave Brubeck, décédé ce même jour sans nous prévenir.
De leur côté, Bruno et Marie évoquent Cyrius et Darius, qui n'ont pas davantage apporté à l'histoire de la vielle à roue que feu le compositeur californien — si nous avons bien suivi la conversation riche en anecdotes —, mais qui ont tout de même réussi à marquer leur époque de faits, gestes et gueuletons qu'un Paratge ne saurait contredire et encore moins bouder s'il était objectif.
Gilles reprend l'explication de l'opportunité qu'un bateau mène nos vielles à Orléans, à l'automne 2013. On se laisse tenter, il nous fait couler l'eau à la bouche (à l'heure de l'apéro), mais nous réalisons que d'ici-là, pas l'un de nous ne peut biffer ladite date sur son agenda, tant nos disponibilités sont aussi vaseuses qu'un La de corde mal cotonnée.
Sylvia et Michèle chantent des rengaines folkloriques d'un autre âge (qui a dit, "le leur" ?). C'est beau, comme un 78 tours sur le pick up de la grand-mère, on en pleurerait, surtout à l'approche des fêtes de la Noël qui ont l'heureuse habitude de sensibiliser les âmes les plus froides, voire celles d'une bande de cornemuseux.

Michèle la MorvanVielle © Jean-Brice
Kung Fu Sylvia © Jean-Brice


















Dans le même élan, Monsieur le Directeur actionne le phonographe de l'Imagineïre et nous fait écouter les vinyles de Martin Cayla, d'Antoine Bouscatel, tous ces joueurs d'accordéons et de musettes qui firent autrefois danser Paris aux sons de mélodies que nous tentons parfois de jouer sur nos vielles modernes. Naïfs, peut-être, mais nous sommes de grands sensibles, répétons-le. Le tout avec des bretzels aux cinq épices (certes, nous pourrions fêter l'anniversaire de Patricia Kaas, mais c'est surtout pour célébrer la saint Nicolas), des macarons chocolat-framboise, du pain et du fromage bio, du cidre, du café, etc.
"À la saint Gérald, neige de décembre, c'est pour le jardin cendres", nous nous quittons, nous souhaitant au moins, de la neige à la Noël. 
Prochain Paratge, le premier mercredi du mois de janvier. Ou, peut-être, le suivant. Ou… les deux ?

Pascal.

2 commentaires:

  1. Super les photos "zinzins" on va finir par croire que ce n'est pas un paratge vielles mais de comiques, " Les clowns du cirque Zavatta".....
    Le repas , apres celui ci bien amélioré comme de coutume, difficile de reprendre la vielle courroie trop courte pour l'amarer...........
    Bonne continuation dans les narrations de chaque mercredi du mois, sauf exception.
    La bise à tous

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  2. Ben merde je viens de réaliser que j'ai loupé les bretzels aux 5 épices !!!

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