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dimanche 8 avril 2012

L'Écho des Sirènes, mars 2012

© Pierre Tissot
Une fois de plus, les pousseurs à la roue de la Perle noire se retrouvaient pour le traditionnel enchaînement d'ateliers. Or, ce premier mercredi du mois de mars est à placer sous le signe des surprises. Une première, avec la venue de Gabor, six ans, qui accompagnait Sophie, sa maman. Les gens sensibles diront qu'asséner des timbres de vielles par des timbrés de l'instrument à un enfant en si bas âge tient à de la barbarie. Je leur ferai remarquer, que c'est souvent avec l'orgue des mêmes contrées que le quidam confond la vielle à roue. De plus, j'en connais un de cinq mois qui en apprécie les crissements.

Deuxième surprise, Sylvia ou plutôt la toux de Sylvia qui, malgré un mois d'écart, n'a toujours pas disparue. Des quintes à décoiffer Flaubert et faire passer son Emma chérie pour une tubarde à la petite semaine. « Non, madame, ça n'a rien à voir avec le tuba, la vielle à roue ». Toux, toux pas toujours synchronisées avec les chiens. Cette lancinante rythmique finit par en inquiéter certains (grippe aviaire, H5 J-1, pré-virus aztèque de l'apocalypse…).
La tension était palpable. Heureusement, pour divertir de ce stress de la contagion, nous eûmes notre première non-surprise, le retour de Don Jibé de Mayotte, qui entraîna la troisième surprise de ce mercredi : la vielle Chougnard© a supporté le jet lag et le passage de l'Équateur, et il semble que les iliens aient bien résisté au virus de la Chicoun Chougnard. Don Jibé nous régala, une partie de l'atelier, d'un récit de voyage des plus pittoresque ; en vrac : les giratoires avec spectateurs à la machette, la natalité galopante, les lémuriens voleurs de fruits, le muezzin à voix éraillée qui gueule à quatre heures du mat’ (réponse du perché à la Chougnarde). Le meilleur fut la description de ses baignades (je rappelle qu'à la même heure on se les gelait en métropole) – mélange de Grand Bleu qui aurait fricoté avec Cousteau. Jibé et les poissons clown, Jibé et la raie manta (qu'il préfère aux soles, pour éviter les changements de thon*), Jibé danse avec les méduses, et là il y a un loup, parce que la méduse ça pique un peu. Le ballet aquatique s'est fini sur le sable avec des douleurs. « Non, Madame, la méduse n'est pas Mozart ; et oui, il a composé pour vielle à roue ».
Puis, vinrent les gargouillis d'estomac présageant d'un prochain repas et de l'arrivée de Patrice, toujours ponctuel dans ces moments-là.


Carina © Jean-Brice

David : « Bientôt, j'aurai une vielle grande comme ça ! » © Jean-Brice

Étions-nous au bout de nos surprises ? Ma foi, non. David débarquait avec Matthieu, sonneur de Vagarem, et sa douce compagne Carina, qui, je vous la donne en mille… spielt die Dreheleier. Was fur eine glückliche Überraschung ! Pour une surprise, c'en est une belle ! Après les voyages internationaux de Don Jibé, le Paratge prend des dimensions européennes, avec une nouvelle musicienne, d'Autriche. Premier contact avec notre tumultueuse famille, elle nous suit dans nos travaux avec un réel plaisir, et c'est avec le même plaisir que nous la comptons dorénavant parmi les nôtres. Il va de soi, que nous travaillâmes malgré ce wagon de surprises, du début à la fin. Ce mélange de gens, d'histoires et de musique, c'est ce qu'on pourrait résumer par la conviviellité du Paratge.



Pierre.

* jeu de mots emprunté à Patrice.

5 commentaires:

  1. Quel surprise! Je suis heureux de jouer avec vous.
    Carina

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  2. J'ai oublié l'anniversaire de Pascal. Anniversaire par procuration puisque cet éternel jeune homme n'était pas des nôtres ce soir là.

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  3. Là n'est pas le pire, Pierôt : tu as, surtout - et c'est une hérésie dans ce monde de vielleuses - oublié d'évoquer la Journée de la Femme...

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  4. L'hérésie c'est qu'il n'y en ait qu'une sur 365 ;)

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  5. Que l'on ne se plaigne pas : à une semaine près, la Journée de la Femme se célébrait le 29 février...

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