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lundi 28 février 2011

L'Écho des sirènes, février 2011

© Pierre Tissot
Une 
Écholaboration 
Petrensi/Pascalensi
Chers lecteurs des échos, tout-au-plus échotophiles, certains échotodores quand d'autres versent dans l'échotomanie (je veux parler du ou des auteurs dans ce dernier cas), nous avons retrouvé pour le paratge dernier, deux chroniques correspondant aux deux moments de la session, sur deux vieux disques durs poussiéreux découverts dans une ancienne bibliothèque. Le premier connu sous le nom de Chronique pétrienne enregistré sous le référent  codex petrensi (B.N.F.) le second sous celui de Geste pascalienne sous le référent codex pascalensi (B.N.U.S.). En voici les extraits :

cod. petrensi
Arrivé tôt à la Perle, j'eus le plaisir de voir nos montpelliéraines de combat et sire Jibé arriver de concert,  ce qui était plutôt de bonne augure pour la suite. Marine requinquée, Sylvia goguenarde (qui n'a rien à voir avec le lieu d'aisance mentionné dans la Geste pascalienne), quant à Jibé, je lui notai déjà quelques cheveux en moins et, peut être une ride ou deux, qu'il n'avait pas le mois précédent. Affaire à suivre. Nous avions la joie d'accueillir Patricia, nouvelle venue dans le cercle cyclotimique des vielleux agathois et gâteux (surtout pour...). Après quelques nouvelles des uns et des autres, nous attaquions avec quelques relâchés pour détendre l'atmosphère dans la Perle. Gymnastique plus difficile qu'elle n'y parait, surtout pour notre nouvelle arrivante jetée dans le bain, sans préparation. Mais, entourée par l'opiniâtreté des sirènes de Monpeul et des Véronique et Davina poilues de la vielle (Jibé et votre serviteur) les choses firent leur petit bonhomme de chemin. 
Une fois de plus, nous constations que la vielle de Sylvia avait 
la rate qui s'dilate
et le chien qui est pas bien,
le bandage qui s'enrage,
les sautereaux tout nabots,
la poignée qu'est voilée,
le si grave qui se gave,
l'mi aigu qu'en peut plus,
manivelle qui bât d'l'aile,
le plumier dévié,
les chevilles qui s'enquillent,
elle a la roue qui a du mou,
le coton qui est pas bon,
les chant'relles qui s'emmêlent,
le ch'valet trop cintré,
les sillets bousillés
et la table lamentable,
Ah! bon Dieu qu'c'est embêtant de jouer d'la vielle à roue
Ah! bon Dieu qu'c'est fatiguant de bien tenir le coup.
Après, un diagnostic du genre "va donc chez Siorat", nous reprenions la poignée avec entrain. Pour sortir du cyclique coup de poignet, nous décidâmes de passer à du mélodique en travaillant avec obstination l'ostinato du Domino tentant de dominer obstinément le travail d'Ostinato. Quoiqu'il en soit, la chose mélodique dura jusqu'à l'arrivée de deux autres compères, qui ne sont pas... contrairement à ce que le commun pourrait penser Serge et Bruno. Ces deux là, jouant les filles de l'air (et non pas celles de l'aire mon cher Bruno). Le Serge attaché sans tabous à ses totems biterrois, ne put nous rejoindre malgré son envie, quant à Bruno perdu dans la Tulle, on n'attendait son retour qu'entre 21h, 23h ou 24h mais connaissant le vieil adage "un tiens vaut mieux que deux Tulle aura", nous ne nous inquiétions pas trop.
Non, les deux compères qui nous rejoignirent, étaient David et Pascal dont la présence est mentionnée dans le codex pascalensi.

cod. pascalensi
Comment résumer cette seconde mi-temps du Paratge de février, autrement qu'en rappelant que nous passâmes la soirée à guetter le retour du Bruno, en voyage d'affaire à Tulle où il diligente un trafic de nacre illicite ? À l'heure où nous entamons la rédaction du pévé de la réunion, nous ne savons toujours pas si notre ami est revenu de Corrèze. L'Ambassade du Limousin demeurant injoignable (en hiver, les lignes sont coupées), nous sommes même relativement inquiets. Inquiets pour les Limousins : ce peuple charmant ne mérite pas d'avoir à résidence un joueur de vielle plus irréductible encore que Jan dau Melhau. Enfin, si ce n'est qu'une question de météo, il suffit que notre navigateur patiente un peu, et avec la fonte des neiges, il pourra gagner le Languedoc à coups de rames sur la Dordogne.
Dans l'attente, ce mercredi soir, nous poursuivîmes le travail énoncé lors des sessions précédentes, à savoir, le pointage du nombre de temps sur "Grchvchvnckchff", un morceau originaire de ces pays de l'Est (à l'Est de la Dordogne) où les nuits d'hiver sont tellement longues que les musiciens oublient de scinder leurs phrases musicales raisonnablement. Vers trois heures du matin, nous tombâmes d'accord avec David sur le découpage exact des mesures. Avant même que Pascal eut le temps d'insérer la trouvaille sur la page wikipedia dédiée à cette composition, nous décidâmes à l'unanimité et une abstention (Bruno) d'imposer la pause souper. Bruno devant rapporter le pain, le fromage et le vin, nous dûmes réduire le menu à son strict minimum vital, trois chips et une rondelle de saucisson chacun, agrémenté d'un frugal partage de dessert. Oui, mais quel dessert ! La gente la plus féminine du groupe, Sylvia et Marine, avait, une fois de plus, rivalisé avec les plus grands chefs agathois. Comme quoi, il faut toujours un duo de filles au sein d'un boys band. Afin de moins culpabiliser à l'idée de céder goulument à la pâtisserie maison plutôt que de perfectionner nos rythmes impairs, nous convînmes que l'un d'entre nous fêterait son anniversaire. Le pauvre Jean-Brice fut désigné d'office, vu qu'il était l'unique membre à ne pas être monté faire pipi durant la soirée (pour comprendre l'allégorie, t'avais qu'à être là, Bruno !). Discours, "Joyeux anniversaire", feux de Bengale, lecture de l'horoscope, bisous, champagne, la célébration fut à la hauteur de l'évènement. Et puis, quand les bourdons se taisent, c'est beau un Paratge de la Vielle…


Anniviellesaire © Paratge des Sirènes
Afin de nous préparer doucement à rompre nos vœux de dissonance, Pierre — souhaitant, pour le coup, faire croire à tout le monde qu'il était nettement plus vieux que Jean-Brice — nous conta l'intégralité de ses étés de vacances à St-Chartier. Nous ne prîmes pas la peine de lui expliquer que vacances et festival folk sont incompatibles, tant ses talents de griot imposèrent le respect et tant ses aventures au Pays de George Sand à la mi-juillet nous laissèrent muets comme une roue sans colophane et réduisirent celles du preux Indiana Jones à peanuts.
Vint la troisième mi-temps. Ayant oublié les enseignements du début de soirée, nous optâmes cependant de conserver "Grchvchvnckchff" à notre répertoire, mais en ne jouant que la première partie de la première mesure de la première anicroche, la suite du morceau n'étant, artistiquement, que des variations sans grand intérêt. Avec cela, l'essentiel du programme pour les prestations à Rodez était bouclé. Il est certain, 55 ans après le dernier concert du Viellistic Orchestra, notre orchestre de lyres ferait une sensation du plus bel effet en interprétant un seul et unique thème pendant une heure durant. Fiers de notre invention, nous statuâmes sur l'idée que le Paratge pourrait réaliser un attentat sonore dans le cadre du Printival de Pézenas transformant icelui en Printivielle, accueillant, pour l'occasion, une place d'honneur au chœur de notre formation à un autre musicien à manivelle, François Hadji-Lazaro. À l'heure où nous achevons la rédaction dudit pévé, la balle est dans le camp de Bruno, qui amarre sous peu.

2 commentaires:

  1. Encore, une bougie de mauvaise qualité.

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  2. Moi j'opterai après les paroles, la musique.
    Qui va s'y coller ??
    Photo : le jeune homme ne paraît pas son âge "1 bougie"

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