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mercredi 14 février 2018

L'Écho des Sirènes, janvier 2018

© Pierre Tissot
En ce premier mercredi du premier mois de l’année, pour le premier atelier, j’arrive bon dernier, et je retrouve, pour entamer 2018, une équipe de et sous le choc.
En effet, débarquant dans une salle emplie d’une moiteur de vestiaire, je comprends que ça a dû, en mon absence, mouliner du poignet. Dans la torpeur du travail je découvre, dans le sens des aiguilles d’une montre : Thierry Barbedrue, Max la Manivelle, celle-qui-ne-doit-être-nommée… Magadrine, Alain de Loin et Don Jean-Brice de la Manche. Il manque notre Fabien Toutentouffe, parti pour plusieurs mois travailler la terre loin de sa vielle, et Marie, la reine du dessert qui, décidément, nous déserte ; j’y reviendrai plus tard.

J’ai comme l’impression que mon arrivée sonne la récré. Du coup, après les embrassades de rigueur, nous voilà partis dans ce que nous savons faire de mieux : la tchache. Cela tombe bien car, pour commencer l’année, je suis un peu claqué. Alandrine nous cause du troquet tourbois (sans soif), pour lequel nous pourrions aller faire un genre de Paratge du zinc. Une idée qui emporte derechef l’adhésion de Thierry, lui, si sobre d’habitude. Puis, après de longues conversations, et alors que nous nous apprêtions à reprendre l’ouvrage, arrivèrent les Papates (trad. : Pascal et Patrice) qui, du coup, suspendirent aussi sec notre élan, comme dirait le trappeur.
Patrice, à qui rien n’échappe, nota que Marie n’y était point, et s’en désola d’autant qu’il espérait finir ce Paratge par des douceurs. Pour sa plus grande joie, je lui révélai qu’elle avait aquaponey, et qu’elle arriverait plus tard. Ce qui me valut un « Ha, bon ? », sur deux notes dont notre Pat a le secret.

La capitaine du BAL (Béziers Aquaponey League) © Jean-Brice

Nous partageâmes une seconde de silence, pour la disparition de France Gall, et décidâmes, pour la paix de son âme, d’interpréter — ou de massacrer, comme diraient les outrés de l’air — une petite mélodie de son répertoire.
Marie nous rejoint alors, pour le grand soulagement de tous ceux qui déploraient son absence sans oser dire, à la différence de Pat, que la punition de dessert commençait à être longue. Dès lors, nous découvrons que ce dernier croyait à l’histoire de l’aquaponey ; en découle une franche séance de rigolade, que la victime rehausse d’un bon mot pour lequel il est passé maître : « si jaune et déjà poney ». Pour sa défense, il nous explique qu’il connait une discipline créée par un violoniste, le rugby sky, alors, après tout, pourquoi pas aquaponey
Enfin, nous arrêtons notre choix sur un morceau pour France Gall, ce qui permet à nos deux compères de l’ovalie (Pat et Jibé) d’embrayer sur des discussions rugbystiques.
Nous avons toutes les peines du monde à les recadrer, sans débordement sur le morceau d’adieu.

Paratge des Sirènes — "Ah Que je t’aimeuh" © Magalie

À la suite de quoi, nous travaillons les voix et autres coups de chien du "Ballot frange aisée", un morceau pour gens de cour ; juste ce qu’il faut, pour excuser notre sortie subite de saucisson et autres amuse-gueules, suivis d’une cohorte de bouteilles.
Max en profite pour jouer les filles de l’air (cousines du rigodon bien connu), cependant, qu’une fois n’est pas coutume, Alain, qui crèche tout près, nous accompagne dans nos agapes (et Tiké, comme on dit à Agde). Pascal, tel un Iggins du Paratge, évoque les heures de gloire de notre tribu suite à une remarque d’Alalie concernant notre vitalité passée. On prend tous un coup de vieux. Occasion est donnée de comparer nos âges respectifs (on en profite le jeunot est aux champs), nos signes zodiacaux occidentaux, chinois, mayas et jedi.
Puis, comme de bon matin nous rencontrâmes le train de trois grands rois qui partaient en voyage, nous sacrifions à la galette et autre royaume, l’occasion de sacrer deux monarques d’exception que les futurs sujets acclamèrent de blagues et autres quolibets.

Les rois Tourbains © Jean-Brice

Une fois les deux sacres à malice terminés, le temps de ranger la salle, et nous voilà repartis dans la nuit. Un Paratge plus gastronomique que viellistique, mais qu’importe, on se rattrapera le mois prochain.


Pierre

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