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mercredi 1 juin 2016

L'Écho des Sirènes, avril 2016

© Pierre Tissot
Tout d'abord, rectifions un article que nous fîmes paraître, en avril dernier. Il est vrai, les lignes qui résumaient les Paratge précédents pouvaient prêter à confusion et, si la fourmi n'est pas prêteuse, nous si.
Pour ce faire, ouvrons la tribune au tribun Patrice, sage d'entre les sages, qui, en droit de réponse, nous adresse ceci, depuis la Baie d'Halong, au nord du Vietnam, où il fut de pas-sage :

Suite à une manipulation d'un blog sur la vielle à roue connu internationalement, et qui me présente en prière, je tiens à rectifier cette situation, en vous envoyant le vrai document concernant ma « spiritualité viellistique ».
Je précise que, bien entendu, mes avocats ont déjà fait le nécessaire pour poursuivre en diffamation ce médiocre média, comparable aux feuilles de chou tristement célèbres que sont Gala, Ici Paris voire Paris Flash...


Patrice, un Occidental qui médite au Pays du Levant : tout l'art du white spirit © Maria

Reprenons, revenons sur nos terres de trobadors [hát rong, en vietnamien]. Nous sommes le mercredi 6 avril, et nous pénétrons Pézenas.
À peine le temps de croiser Jean-Brice et Yo-Yo, qui s'en vont, et nous voici de face avec un effectif resserré comme un rang de sautereaux prêts à cliqueter : Marie, Max, Zack, Thierry — rien qu'à prononcer ces prénoms, ça cliquette !
La première impression est de se dire « Diable ! sans Patrice, ni Pierre, ni Jean-Brice, on va, enfin, pouvoir travailler sérieusement ! » La seconde sensation, autant spontanée, est d'énoncer, à toute et tous, « Au boulot ! ».
Tiens, Marie a une nouvelle vielle, m'aide à remarquer, avant qu'il ne s'en aille vers une auberge espagnole autre que la nôtre, le sieur Jean-Brice… Et, de plus, elle est jolie !

Nous y sommes. On accorde les engins. Plus ou moins. Bach se retourne dans sa tombe, sûr.
« Au jour de la Saint-Prudence, s'il fait du vent, les moutons dansent » ; aussi, nous décidons de travailler de quoi rythmer un bal ovin — en l'absence de Pierre, et en cohérence avec notre légendaire sobriété, nous refusons de rebondir sur la possibilité de faire le moindre mauvais jeu-de-mots : si, en plus de le priver du plaisir de rédiger L'Écho, nous rivalisons sur ce terrain, il va nous faire une déprime. Ou pire, claquer la porte du Paratge, s'inscrire dans un atelier de cornemuseux ! Tout doux, Pierrot, tout doux…

On enchaîne. La soirée sera consacrée à effectuer l'inventaire des propositions saccadées évidentes et à imaginer, pour interpréter une bourrée. À deux temps, dans un premier temps.

Go! Du coup-de-deux métronomique, au trois, et jusqu'au quatre-et-demi renversé avec vrille syncopée parallèle, rien n'échappe, tout s'invente. Zack, qui aime à rouler sa tire sur les vieilles routes ensablées de l'Inde, reconnaît immédiatement qu'il y a quelque chose de commun avec le tâla de nos chiens. Après les cochons d'Inde, voici qu'une race de chiens d'Inde se transforme sous nos expériences rythmico-génétiques.
Dans un second temps, nous passons à trois temps (ne l'oublions pas, nous sommes à Pézenas : c'est le syndrome Boby Lapointe). Le secret est simple : on fait exactement pareil. On joue, avec des bouchons dans les oreilles. On n'écoute rien, ni la mélodie, ni les copains, ni Jean-Brice qui nous envoie des texti pour savoir s'il peut encore nous rejoindre pour l'auberge espagnole. Et, croyez-nous, c'est joli, la vielle à roue, avec les oreilles bouchonnées…

À propos de bouchon, c'est l'heure, on (enfin, ils) sort(ent) le tire-bouchon !
Ô vin, voilà les verres qui se bousculent, de la charcuterie descendue des abats de cochons (pas d'Inde, là) et des Hauts-Plateaux de l'arrière-pays, des tielles rapportées des bouges de Bas-Languedoc, du pain bio acheté (chèrement) chez les bobos de la ville, des chips occitanes fabriquées selon une recette retrouvée dans le brasier de Montségur, et, de segur, les douceurs de Marie...


Pascal



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