© Pierre Tissot |
Il était presque de coutume, une fois l'année des Sirènes (équivalent à une année
scolaire) terminée, de se rendre chez Marc, à Clapiers. Cependant, dates des uns,
vacances des autres, concerts des derniers, gênaient passablement la tenue de la
rencontre. Aussi, pour que le son continue, nous décidâmes, avec la bénédiction de Marc,
de reporter nos rencontres de Saint-Clapiers en septembre.
C'est en guise d'ouverture d'une nouvelle année du Paratge des Sirènes, que nous nous retrouvâmes devant l'ermitage du vielleux clapésien, clapérois ou clapétois, à moins que ce ne soit clapétien. Pascal hurdy gurdy coach (en français dans le texte) de Marc, nous y attendait de pied ferme, devant le portail, frétillant comme un épagneul avant la chasse (au lapin, forcément). Marc et sa compagne Kakine nous accueillaient royalement dans leur villa, à la fois atelier et galerie (Atelier KM), tant les œuvres des uns côtoient les créations des maîtres de céans.
Nous confrontions nos souvenirs de vacances : Jibé de Belle-Île, moi de l'Île-de-Beauté, Marie écrasait une larme sachant que la rentrée sonnait le glas de ses grandes vacances, Alain accusait le jet lag Valros-Clapiers, de près qu'il est de Pézenas, il devenait instantanément Alain de loin. Mais la liste ne serait pas complète, puisque Ana délaissant ses quarks, Patrice jovial et débonnaire, Thierry glabre, allongeaient la liste des participants. Ce dernier, entre deux rasages, en avait profité pour commettre une nouvelle vielle. Ainsi, autour du berceau (autre nom de l'étui à vielle), telles de bonnes fées ou de bons faits, nous y allions de nos commentaires pour dire que c'était une vielle au poil.
Ne manquaient à l'appel que l'ami Max et l'inoxydable Sylvia, dont le sobriquet commence à prendre du plomb dans l'aile (pour peu qu'un sobriquet vole). En guise de rite de passage, un plateau composé d'un assortiment de citronnelle assurait notre lustration, pour éviter de donner à manger aux nuées de moustiques encore présents en cette saison.
Un cortège d'amis du couple, conviés à la fête, nous rejoignit aussitôt. Le Paratge pouvait
commencer.
Il faut dire qu'un Paratge de Marc est à celui des Sirènes, un paratge des antipodes (où l'ami Bruno va souvent accordéonner) ; en ce sens qu'un Paratge des Sirènes c'est : 1 dose d'auberge espagnole pour 4 doses de vielle (comme le Ricard, me dirait Alain) ; un Paratge à Clapiers c'est : 4 doses d'auberge espagnole pour 1 dose de vielle. Et quelle auberge espagnole ! les mets que le couple nous offrit relèguent les nôtres à un pique-nique de bord de route, tout y était à satiété (à ne pas dire la bouche pleine). Pat ressemblait à un bambin dans un magasin de jouets, ne sachant plus où donner de la fourchette.
Les conversations allèrent bon train autour des tables, cependant que nous profitions encore des derniers feux de l'été et de ses dernières soirées.
Puis, comme il fallait tout de même se mettre à l'ouvrage, nous sortîmes les vielles pour envoyer quelques morceaux. Un petit air de l'atelier débutant permettait de mettre tout le monde dans le bain, puis, une fois fermés les Guillemains (car le morceau était d'eux), on ressortit la dinde pour la bourrer à nouveau.
Les vielles se déroulèrent comme à la parade : duo, quatuor, quintette et... prise de tête.
En effet, nous ne fûmes pas sans remarquer que Kakine appartenait à cette ribambelle d'épouses qui supportent le crin-crin rouisique de leurs maris, stoïquement, encore que le stoïcisme a aussi ses limites ; il y a des murs, comme dirait Hadrien, qu'il ne faut pas franchir, celui du son en est un.
Cependant que Marc et Pascal, exécutaient une "Gnossienne" ou autre gymnopédie de Satie, Kakine régalait son auditoire de quelques saillies verbales dont le « Jouez-nous autre chose qu'un enterrement de fourmi ! » fut le fleuron. C'est à se demander si elle n'est pas achetée par des sonneurs de cornemuses (pour suivre les théories du complot pascaliennes).
En tout les cas, il y eut force rigolade, et je me demande s'il ne serait pas de bon ton d'envoyer à Kakine un florilège des meilleures mauvaises blagues sur la vielle à roue (aux Éditions La Cornemuse Rieuse). Ça caquetait dans le public, à tel point que le spectacle fut parfois plus dans les gradins que sur la scène.
À une heure avancée de la nuit, nous quittions la maison de notre amphitryon, anachorète de la vielle à roue et de son admirable épouse (« L'abnégation face à un instrument à roue est toujours admirable », Lance Armstrong reprenant la maxime de Louis Dominique Cartouche), qui nous ont offert une si belle rencontre. Le Paratge des Sirènes 2015/16 semblant, une fois de plus, être un bon cru... « poil au ... » dirait Thierry.
Pierre
C'est en guise d'ouverture d'une nouvelle année du Paratge des Sirènes, que nous nous retrouvâmes devant l'ermitage du vielleux clapésien, clapérois ou clapétois, à moins que ce ne soit clapétien. Pascal hurdy gurdy coach (en français dans le texte) de Marc, nous y attendait de pied ferme, devant le portail, frétillant comme un épagneul avant la chasse (au lapin, forcément). Marc et sa compagne Kakine nous accueillaient royalement dans leur villa, à la fois atelier et galerie (Atelier KM), tant les œuvres des uns côtoient les créations des maîtres de céans.
Nous confrontions nos souvenirs de vacances : Jibé de Belle-Île, moi de l'Île-de-Beauté, Marie écrasait une larme sachant que la rentrée sonnait le glas de ses grandes vacances, Alain accusait le jet lag Valros-Clapiers, de près qu'il est de Pézenas, il devenait instantanément Alain de loin. Mais la liste ne serait pas complète, puisque Ana délaissant ses quarks, Patrice jovial et débonnaire, Thierry glabre, allongeaient la liste des participants. Ce dernier, entre deux rasages, en avait profité pour commettre une nouvelle vielle. Ainsi, autour du berceau (autre nom de l'étui à vielle), telles de bonnes fées ou de bons faits, nous y allions de nos commentaires pour dire que c'était une vielle au poil.
Ne manquaient à l'appel que l'ami Max et l'inoxydable Sylvia, dont le sobriquet commence à prendre du plomb dans l'aile (pour peu qu'un sobriquet vole). En guise de rite de passage, un plateau composé d'un assortiment de citronnelle assurait notre lustration, pour éviter de donner à manger aux nuées de moustiques encore présents en cette saison.
Le Paratge des Sirènes, avec Marc : scottische, citronnelle et moustiques © Kakine
Il faut dire qu'un Paratge de Marc est à celui des Sirènes, un paratge des antipodes (où l'ami Bruno va souvent accordéonner) ; en ce sens qu'un Paratge des Sirènes c'est : 1 dose d'auberge espagnole pour 4 doses de vielle (comme le Ricard, me dirait Alain) ; un Paratge à Clapiers c'est : 4 doses d'auberge espagnole pour 1 dose de vielle. Et quelle auberge espagnole ! les mets que le couple nous offrit relèguent les nôtres à un pique-nique de bord de route, tout y était à satiété (à ne pas dire la bouche pleine). Pat ressemblait à un bambin dans un magasin de jouets, ne sachant plus où donner de la fourchette.
Les conversations allèrent bon train autour des tables, cependant que nous profitions encore des derniers feux de l'été et de ses dernières soirées.
Puis, comme il fallait tout de même se mettre à l'ouvrage, nous sortîmes les vielles pour envoyer quelques morceaux. Un petit air de l'atelier débutant permettait de mettre tout le monde dans le bain, puis, une fois fermés les Guillemains (car le morceau était d'eux), on ressortit la dinde pour la bourrer à nouveau.
Au Paratge des Sirènes, y'a ceux qui viellent et y'a ceux qui veillent © Kakine |
Les vielles se déroulèrent comme à la parade : duo, quatuor, quintette et... prise de tête.
En effet, nous ne fûmes pas sans remarquer que Kakine appartenait à cette ribambelle d'épouses qui supportent le crin-crin rouisique de leurs maris, stoïquement, encore que le stoïcisme a aussi ses limites ; il y a des murs, comme dirait Hadrien, qu'il ne faut pas franchir, celui du son en est un.
Cependant que Marc et Pascal, exécutaient une "Gnossienne" ou autre gymnopédie de Satie, Kakine régalait son auditoire de quelques saillies verbales dont le « Jouez-nous autre chose qu'un enterrement de fourmi ! » fut le fleuron. C'est à se demander si elle n'est pas achetée par des sonneurs de cornemuses (pour suivre les théories du complot pascaliennes).
En tout les cas, il y eut force rigolade, et je me demande s'il ne serait pas de bon ton d'envoyer à Kakine un florilège des meilleures mauvaises blagues sur la vielle à roue (aux Éditions La Cornemuse Rieuse). Ça caquetait dans le public, à tel point que le spectacle fut parfois plus dans les gradins que sur la scène.
Le Paratge des Sirènes, avec Marc, dans une version de "Chypre" © Kakine
À une heure avancée de la nuit, nous quittions la maison de notre amphitryon, anachorète de la vielle à roue et de son admirable épouse (« L'abnégation face à un instrument à roue est toujours admirable », Lance Armstrong reprenant la maxime de Louis Dominique Cartouche), qui nous ont offert une si belle rencontre. Le Paratge des Sirènes 2015/16 semblant, une fois de plus, être un bon cru... « poil au ... » dirait Thierry.
Pierre
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