© Pierre Tissot |
En ce début décembre, tout commença sur les berges du Canal du Midi. Don Jibé et votre serviteur, case à vielle sur le dos depuis le quai, appelaient Robert, le maître de la Barque de Poste amarrée à Agde. Il fallut se rendre à l'évidence, Robert nous avait posé un lapin. Je ne connais point les us et coutumes de la marine d'eau douce, mais dans celle d'eau salée, le lapin est proscrit des ponts.
Une silhouette se dirigeait vers nous. Gilles, portable à l'oreille, en grande conversation avec Robert, nous apprit qu'en rade avec sa caisse, il sortait les rames pour trouver une dépanneuse du côté du Vigan. Nous décidâmes de rallier la Rue de l'Amour et son garage à vielle. Faut dire que le mauvais œil, le frère inversé de celui peint à la proue des galères grecques, avait frappé le Paratge des Sirènes. Jugez plutôt, outre Robert en rade, Thierry et Marie, en surcharge de travail, chacun dans sa catégorie, avaient décliné l'appel des sirènes de décembre ; Pascal, pris en otage par sa descendance, ne pouvait descendre sur Agde, accompagné d'un Patrice qui, comptant sur le véhicule dudit père de famille, ne pouvait se véhiculer jusqu'à nous ; Serge, toujours perdu dans un vortex depuis septembre, ne nous était pas rendu pour ce 6 décembre ; quant à l'inoxydable, l'invincible, l'indécrottable, l'inénarrable, l'irremplaçable Sylvia, un blocage des cervicales (une prise de tête, en langage commun) la paralysait chez elle. Décembre était en creux, ce que novembre fut en bosse.
Qui restait-il après cette hécatombe ? Et bien, les deux velus de la berge : Don Jibé et moi. Ce, pour commencer, car rejoints, plus tard, par le pèr'Bruno. Et pourtant, pourtant, c'est bien à quatre qu'eut lieu ce nouveau rendez-vous. Non pas que Gilles sangla sa vielle pour nous rejoindre, non point, pas plus que M. le Directeur, qui vint nous tenir compagnie jusqu'au casse-croute ne se mit à la vielle à roue.
Ce premier mercredi, a accueilli une nouvelle vielleuse, Lydie, qui du haut de ses vingt ans est venue redescendre la moyenne du par âge. Si elle en est à ses débuts pour le moulin à poivre, il n'en est pas de même pour le diato, qu'elle pratique depuis longtemps. Du coup, elle profita d'un atelier individuel avec deux, puis trois compères viellisteurouïste, pour la guider dans ses premiers tours. Une Lydie qui a l'air bien motivée, pour preuve il semble qu'elle ait lu tous les articles du blog du Paratge (après ça, le bizutage à la Chougnard® faisait pale figure).
Puis finalement, dédouanés du déroulement habituel des ateliers puisqu'il n'y avait que nous quatre, on y est allé en roue libre sans pinces à vélo. On a discuté de l'Agathois, le fameux couteau dont l'un des créateurs, le Bruno, pour ne pas le nommer, nous apporta deux exemplaires, puis ce dernier nous a appris une bourrée qui me titillait l'oreille depuis notre dernier Paratge. On a discuté position des doigts sur le clavier, tant il est vrai que la vielle est un instrument hors norme, qui en tant que tel permet à chacun d'avoir sa philosophie dans ce domaine.
Le pèr'Bruno nous a ressorti un vinyle de La Bamboche, avec une couverture superbement illustrée par Sabatier, que je ne me suis pas lassé de détailler. Entendre un maître luthier ès cornemuse, M. Blanc, à la vielle, est une curiosité et un plaisir quand on n'a pas l'âge et la riche expérience de mestre Priez.
Puis nous avons tranquillement continué devant quelques bouteilles, de la charcuterie et la désormais rituelle pizza de Giovanni-Briceotti, et fini la soirée en regardant des vidéos de Mongols jouant de la guimbarde électrique et acoustique, un pur délire. Ainsi se terminait, sur la pointe des pieds, cette année 2013 pour le Paratge.
A l'an qui vient.
Pierre
Une silhouette se dirigeait vers nous. Gilles, portable à l'oreille, en grande conversation avec Robert, nous apprit qu'en rade avec sa caisse, il sortait les rames pour trouver une dépanneuse du côté du Vigan. Nous décidâmes de rallier la Rue de l'Amour et son garage à vielle. Faut dire que le mauvais œil, le frère inversé de celui peint à la proue des galères grecques, avait frappé le Paratge des Sirènes. Jugez plutôt, outre Robert en rade, Thierry et Marie, en surcharge de travail, chacun dans sa catégorie, avaient décliné l'appel des sirènes de décembre ; Pascal, pris en otage par sa descendance, ne pouvait descendre sur Agde, accompagné d'un Patrice qui, comptant sur le véhicule dudit père de famille, ne pouvait se véhiculer jusqu'à nous ; Serge, toujours perdu dans un vortex depuis septembre, ne nous était pas rendu pour ce 6 décembre ; quant à l'inoxydable, l'invincible, l'indécrottable, l'inénarrable, l'irremplaçable Sylvia, un blocage des cervicales (une prise de tête, en langage commun) la paralysait chez elle. Décembre était en creux, ce que novembre fut en bosse.
Qui restait-il après cette hécatombe ? Et bien, les deux velus de la berge : Don Jibé et moi. Ce, pour commencer, car rejoints, plus tard, par le pèr'Bruno. Et pourtant, pourtant, c'est bien à quatre qu'eut lieu ce nouveau rendez-vous. Non pas que Gilles sangla sa vielle pour nous rejoindre, non point, pas plus que M. le Directeur, qui vint nous tenir compagnie jusqu'au casse-croute ne se mit à la vielle à roue.
Ce premier mercredi, a accueilli une nouvelle vielleuse, Lydie, qui du haut de ses vingt ans est venue redescendre la moyenne du par âge. Si elle en est à ses débuts pour le moulin à poivre, il n'en est pas de même pour le diato, qu'elle pratique depuis longtemps. Du coup, elle profita d'un atelier individuel avec deux, puis trois compères viellisteurouïste, pour la guider dans ses premiers tours. Une Lydie qui a l'air bien motivée, pour preuve il semble qu'elle ait lu tous les articles du blog du Paratge (après ça, le bizutage à la Chougnard® faisait pale figure).
Du haut de ces vingt ans, les siècles de la Chougnard sont contemplés © Jean-Brice |
Puis finalement, dédouanés du déroulement habituel des ateliers puisqu'il n'y avait que nous quatre, on y est allé en roue libre sans pinces à vélo. On a discuté de l'Agathois, le fameux couteau dont l'un des créateurs, le Bruno, pour ne pas le nommer, nous apporta deux exemplaires, puis ce dernier nous a appris une bourrée qui me titillait l'oreille depuis notre dernier Paratge. On a discuté position des doigts sur le clavier, tant il est vrai que la vielle est un instrument hors norme, qui en tant que tel permet à chacun d'avoir sa philosophie dans ce domaine.
Bruno Priez, Aimé Catanzaro, Pascal Morin, les trois papas de L'Agathois © DR |
Le pèr'Bruno nous a ressorti un vinyle de La Bamboche, avec une couverture superbement illustrée par Sabatier, que je ne me suis pas lassé de détailler. Entendre un maître luthier ès cornemuse, M. Blanc, à la vielle, est une curiosité et un plaisir quand on n'a pas l'âge et la riche expérience de mestre Priez.
Puis nous avons tranquillement continué devant quelques bouteilles, de la charcuterie et la désormais rituelle pizza de Giovanni-Briceotti, et fini la soirée en regardant des vidéos de Mongols jouant de la guimbarde électrique et acoustique, un pur délire. Ainsi se terminait, sur la pointe des pieds, cette année 2013 pour le Paratge.
A l'an qui vient.
Pierre
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